Les Chevaliers bretons de Saint-Michel (Gaston de Carné)

Appendice : Les chevaliers bretons du Porc-Épic ou du Camail

Avertissement

Les pages qui suivent sur les chevaliers bretons du Porc-Épic ou du Camail ne sont pas nées de nos recherches. Nous en devons la communication à l’un de nos savants confrères de la Société Bibliographique, M. le comte Anatole de Bremond d’ArsNous sommes heureux de témoigner ici à M. le comte Anatole de Bremond d’Ars notre vive gratitude des documents très instructifs qu’il a bien voulu nous transmettre. Nous regrettons sincèrement que l’origine de sa famille, étrangère à notre province, ne nous ait pas permis d’inscrire au catalogue précédent les noms de Raymond, de Charles, de Josias et d’Abel de Bremond d’Ars qui ont porté le collier de Saint-Michel et servi le roi en Angoumois et en Saintonge. C’est le même motif qui nous interdit de donner une place dans la liste qui va suivre à Pierre de Bremond d’Ars, chevalier du Camail par lettres du 19 juin 1445, dont le précieux original appartient encore aujourd’hui aux archives de la Maison de Bremond d’Ars. Nous ajouterons que s’il n’est pas Breton de naissance, M. le comte de Bremond d’Ars est ardemment Breton de cœur. Depuis bien des années, il habite notre province, dont il représente un canton au Conseil général du Finistère. Il consacre enfin ses loisirs à l’étude de monuments archéologiques qu’il a récemment découverts en son domaine de la Porte-Neuve (Finistère)., marquis de Migré, qui est l’auteur d’un travail fort érudit sur l’ordre institué par Louis d’Orléans en 1394. Nous donnons en notes les renseignements complémentaires que nous avons pu réunir sur ces personnages, dont l’existence se mouvait à une époque si éloignée de la nôtre. Depuis le temps où ils vivaient, beaucoup d’actes précieux, beaucoup de titres importants ont été détruits ou perdus. C’est pourquoi l’on a grand peine à retrouver leur trace dans les actes ou les extraits d’actes qui nous restent. C’est pourquoi également les pièces à consulter sur cet ancien ordre de chevalerie ne sont pas très nombreuses. L’on verra qu’au point de vue des chevaliers bretons, elles se ramènent à deux. La première est une bande de parchemin, provenant de la chambre des comptes de Blois, et qui se trouve actuellement aux Archives Nationales. La seconde, plus intéressante que la première, en ce qu’elle constitue une promotion entièrement bretonne, n’a pas, comme celle-ci, le mérite de l’inédit. Elle a été publiée par Dom Lobineau et par Dom Morice, mais avec une variante, sur laquelle nous aurons à revenir.

Les chevaliers bretons du Porc-Épic ou du Camail

Nous passons immédiatement à Charles d’Orléans qui succéda à son père en 1407. Ce prince, fait prisonnier à Azincourt, en 1415, fut emmené en Angleterre, où il resta jusqu’au mois de novembre de l'année 1440. Sa captivité ne l’empêcha pas de créer de nouveaux chevaliers de son ordre ; et l’on connaît plusieurs promotions faites par lui en 1435, 1436, 1437 et 1438. Le 8 mars de cette dernière année, à Londres, il nomma jusqu’à 24 chevaliersVoici la teneur de ces lettres du 8 mars 1438 :
« De par le duc d’Orléans,
« Nostre amé et féal chancelier, ou vous, maistre Pierre Sauvaige, garde de nos sceaulx, nous avons donné congié de porter nostre ordre aux personnes qui s’ensuivent… Sy, voulons que leur en bailliez nos lettres patentes soubz nostre grant scel, en prenant d’eux le serment en tel cas acoustumé. Escript à Londres, soubz nostre seing, en annel et signet de noz armes, le VIIIe jour de mars, l’an mil cccc trente huit.
Charles. »
(Archives nationales, K, Cérémonial, musée de paléographie et diplomatique, no 452. Copie de M. le comte de Bremond d’Ars).
 ; et parmi les 24 élus, nous relevons les noms des 8 bretons qui suivent :

  • Hervé de MeriadecHervé Mériadec appartenait à la maison du comte de Richemont. Il était au nombre des 180 écuyers qui accompagnèrent ce prince lorsqu’il se rendit à Angers auprès du roi en 1424 pour travailler à la paix entre le roi et le duc Bourgogne (Dom Lobineau). Il se distingua à la prise de Dinan en 1453. Il fut fait chevalier de l’Hermine par le duc Pierre II en 1454 (idem, p. 629). Il vivait encore en 1480 (Extraits des registres du parlement de Bretagne, folio 604, Lettre de pas pour Hervé de Mériadec, 1480). Il mourut à Wervick en Flandre. Armes : d’argent au fretté d’azur de six pièces à la bordure engreslée de gueulles..
  • Hector de Mériadec, son frèreHector de Mériadec, homme d’armes de la garde du duc, reçut avec le sire du Pont en 1458 des lettres contenant assignation des montres générales au 1er jour de septembre à tenir en l’évêché de Cornouailles (Dom Lobineau). Il fut chargé avec Jehan Budes de la garde de la ville de Fougères, par mandement du duc en date du 27 juillet 1461 (Registres du parlement, folio 531). En juin 1462, il fut institué capitaine de Karhès (idem, folio 21). II épousa Annette Olivier ; et il eut deux fils, Arthur et Jehan. Il vivait encore en 1482 (idem, folio 48 et Dom Lobineau, II, colonne 1208 et 1405)..
  • Henri du Bois-BerthelotArmes : Écartelé d’or et de gueules..
  • Loys de RosnivignenLoys de Rosnivignen était fils, croyons-nous, « d’Olivier seigneur de Kerancoët, et d’Havoise de Kernecheulan ou Quenéculan. Il était capitaine de la Roche-Morice, principal château de la vicomte de Léon, et fut excusé en cette qualité de comparoistre à la monstre des nobles de Cornouaille, 1467. Le seigneur de Rohan lui osta cette charge, à cause qu’il n’avait voulu marier une de ses filles avec Antoine Chabot, l’un de ses gentilshommes domestiques. Le duc l’y remit après la confiscation des biens du seigneur de Rohan, 1472. Il épousa Jeanne Le Normant, fille d’Yyon, et de Jeanne de Rouazle, laquelle eut 24₶ de rente en la paroisse de Guipavaz. Il mourut en 1479 » (extrait d’une généalogie de cette famille au fonds des Blancs-Manteaux, Français 22351). Les 24 livres de rente étaient sans doute assises sur la terre de Lorechbuzic en Guipavas, dont Loys Rosnivignen devint seigneur (Gaignières). Armes : d’or à la hure de sanglier de sable, arrachée de gueules et défendue d’argent..
  • Hervé de Rosnivignen.
  • Étienne de RosnivignenEtienne de Rosnivignen, frère du précédent, « nommé par Guillaume, son frère, à exercer, par commission, la charge de maître des eaux et forêts de France, Brie, etc., le 20 may 1455 ; se fit d’Eglise et fut protonotaire. En cette qualité, il signa une transaction le 20 janvier 1458 avant l’abbé de Doulas qui estoit de la maison de Rohan » (extrait de la même généalogie, voyez aussi Dom Morice, Preuves, tome II)..
  • Yvon de RosnivignenYvon de Rosnivignen est également mentionné dans la généalogie susdite ; mais il y occupe une place incertaine et qui ne permet pas de déterminer sa filiation. Il y est qualifié « homme d’armes de la compagnie de Guillaume de Rosnivignen, en 1432, depuis une des 100 lances du seigneur de Lescun, à Saint-Aubin du Cormier..
  • Olivier de RosnivignenOlivier de Rosnivignen, frère de Louis et d’Estienne qui précèdent, « auteur de la branche des seigneurs de Chamboy en Normandie, est qualifié frère de Louys dans une transaction du 20 janvier 1458. Il épousa Marie de Tilly, héritière de Chamboy près d’Argentan, fille de Messire Jean, chevalier, sorti des anciens chastelains de Tilly, baron de Beaufort et de Beuvron. Il fiit échanson du roy et son maistre d’hostel avec pension de 400 livres tournois ; eut, en 1472, la confiscation de la Roche-au-Belle, qui appartenoit à Guillaume de Rosnivignen, son frère, qui tenoit le parti du duc, quand Louis XI prit la Guerche » (extrait de la même généalogie)..

Le 26 du même mois, Charles d’Orléans fit une nouvelle promotion de sept chevaliers, au nombre desquels nous trouvons :

  • Morice de TournemineArmes : écartelé d’or et d’azur. L’histoire généalogique des seigneurs de la Hunaudaye par le Père du Paz (Maisons illustres de Bretagne) ne contient nulle mention de ce Morice de Tournemine..

En 1441, il donna le collier d’or de son ordre à Jean VI, duc de Bretagne, qui en fit présent entre-vifs à son fils Gilles (Histoire de Charles VII, tome II, page 424).

Enfin, sept ans plus tard, il créa onze gentilshommes bretons chevaliers du Camail par une lettre collective, signée de lui, le 18 novembre 1448, et publiée par dom Lobineau et par dom Morice. Nous ferons cependant remarquer que la date n’est pas la même chez les deux auteurs : dom Lobineau indique le 18 novembre 1440 (Preuves, tome II, colonne 1067), tandis que dom Morice (Preuves, tome II, colonne 1438) dit le 17 novembre 1448. Nous adoptons cette dernière date comme la plus authentiqueLa question qui a été posée au sujet de cette différence de dates n’est pas facile à résoudre. Nous n’avons pas la prétention de terminer le débat, mais l’on ne saurait négliger, croyons-nous, l’observation suivante que nous y apportons. Dans l’impossibilité où nous étions de recourir à la pièce même, nous avons pensé que l’original et plusieurs copies en bonne forme avaient dû être produites par les familles intéressées à la grande réformation de la noblesse en 1668-1671 ; et nous avons dirigé nos recherches de ce côté. Nul n’ignore que les recueils de généalogies composées sur les arrêts de la réformation, dont les originaux ont été brûlés en 1792, ne présentent pas toujours une autorité suffisante. Ce sont des copies, prises les unes sur les autres, et qui, à mesure qu’elles se multipliaient, ont reproduit, en les aggravant, les erreurs du modèle primitif. Aussi, sans nous contenter de l’unanimité avec laquelle ces recueils nous donnaient la date de 1440, avons-nous eu recours à un volume du Cabinet des Titres (no 714, Bibliothèque Nationale) qui contient également des extraits de la réformation, qui n’est pas sans défauts, mais qui a été rédigé avec une méthode indépendante par une personne soucieuse de la vérité et animée d’un certain désir de ne pas laisser perdre entièrement le souvenir de cette immense quantité d’actes et de titres de toute nature soumis par les familles bretonnes à l’examen des commissaires de la réformation. Ce recueil rappelle la promotion qui nous occupe à l’article de trois familles, Carné, la Landelle et Quengo ; et, dans les trois cas, il donne la date de 1440., le 18 novembre 1440 étant précisément l’époque où Charles d’Orléans était en route pour revenir en France, après avoir traité de sa rançon. Ce prince débarqua à Calais, environ une semaine avant la Saint-André (30 novembre) de cette année 1440 ; et de là se rendit à Saint-OmerM. Guérin de la Grasserie dit, dans son Armorial, que la lettre du duc d’Orléans était datée de Saint-Omer., où fut célébré son mariage avec Marie de Clèves.

Cette lettre du duc d’Orléans diffère de celles déjà connues, surtout en ce qu’elle ne renferme pas le nom du lieu où elle fut écrite ; de là vient l’incertitude pour préciser les circonstances qui déterminèrent le prince à conférer simultanément son ordre à ces onze gentilshommes, principaux officiers de la maison du duc de BretagneSi la vraie date est 1440, celui qui devait être Pierre II n’était encore que le fils cadet du duc de Bretagne.. Voici le texte de celle que dom Morice rapporte, en ajoutant: « Sur une copie délivrée à messire Grégoire de Quelen, seigneur du Broutai, lieutenant pour le roy au bailliage et gouvernement de Rennes. Tiré des Mémoires généalogiques de la maison de Carné ».

« Charles, duc d’Orléans, comte de Blois et de Beaumont et seigneur de Coucy, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Savoir faisons que nous, en faveur de nostre très cher et très amé cousin Pierre de Bretaigne, avons aujourd’huy donné et donnons congié et licence de porter nostre ordre du Camail, en la forme et manière que l’avons mis sus de pièça, à tous les gentilshommes cy-après nommez : c’est à savoir : Silvestre de Carné, Robert de Callac, Guillaume de Quengo, Olivier de Quelen, Lorens de Lignières, Yvon de Lezongar, Manin Lannelle, Yvon et Olivier de Lannion, Olivier de Penhoët, Mathé de Rolleheuc, et à chacun d’eux, pourvu qu’ils fassent le serment en tel cas accoutumé entre les mains de nostre féal Henri de Villeblanche, escuyer. XVII novembre 1448. Charles ».

Nous pensons que cette copie, reproduite par dom Morice, n’était pas parfaitement exacte, car ce n’est pas la formule adoptée précédemment par Charles d’Orléans. Comment expliquer d’ailleurs la mention qui est faite de Pierre de BretagneL’on s’est préoccupé un peu trop, à notre avis, de la nécescité de ramener la lettre du duc d’Orléans au règne de Pierre II. La date de 1448 a été choisie, comme plus rapprochée de l'année 1430, pendant laquelle Pierre II monta sur le trône ducal. M. de Couffon de Kerdellech, rappelant, dans son ouvrage de la Chevalerie de Bretagne (tome Il, page 486), les recherches de M. le comte de Bremond d’Ars sur l’Ordre du Camail, a même proposé de laisser de côté les deux dates mises en avant, pour s’arrêter à cette dernière année 1450. Mais il nous semble que le nom de Pierre de Bretagne, cité dans l’acte, ne constitue une difficulté ni dans l’un, ni dans l’autre cas. Ce prince, en effet, n’y est pas mentionné avec la qualité de duc ; et il n’était pas indispensable qu’il eût succédé à son frère pour que les gentilshommes promus à l’ordre du Camail fissent partie de sa maison. Silvestre de Carné, pour ne citer qu’un nom, était attaché à la personne de Pierre de Bretagne dès l’année 1426, alors que ce prince n’avait encore que huit ans. (Dom Morice, Preuves II, colonne 1223)., qui ne régna que depuis le 17 juillet 1450, avec cette date du 17 novembre 1448 ?

Cette large distribution des colliers de l’ordre du duc d’Orléans fait supposer qu’elle eut lieu à l’occasion de quelque visite de celui-ci au duc de Bretagne, et qu’il voulut payer son hospitalité avec cette monnaie, que les souverains emploient encore de nos jours envers les chambellans ; ou bien encore faut-il reporter cette promotion au sujet de l’ambassade envoyée, en 1447, par le duc de Bretagne au roi de France, mais alors c’estait le duc François qui régnait. On comprend les nombreuses objections que peut faire naître cette lettre non régulièrement datée et écrite en termes tout différents de ceux employés dans les lettres authentiques dont les originaux sont parvenus jusqu’à nous. — Examinons cependant quelle était la position personnelle de chacun des nouveaux chevaliers bretons.

Silvestre de CarnéComme nous venons de le voir, Silvestre de Carné faisait partie de la maison de Pierre de Bretagne dès l’année 1426 ; nous trouvons également son nom en 1430 parmi les gens de la suite de ce prince. Le mariage qu’il contracta vint resserrer encore les liens qui l’unissaient au fils cadet du duc. Il épousa à une date qui ne nous est pas connue, Jeanne de Chamballan, dame dudit lieu, en la paroisse de Rougé, évêché de Nantes, fille de Charles de Chambellan et de Marguerite de Coësmes. Par sa mère, Jeanne de Chamballan était proche parente de Françoise d’Amboise, qui avait été fiancée dès l’âge de 4 ans à Pierre de Bretagne et qui devait un jour s’asseoir avec lui sur le trône ducal. En effet, Marguerite de Coësmes était fille de Marie de Rieuz qui avait pour sœur Jeanne de Rieux, femme de Louis d’Amboise et mère de la bienheureuse duchesse (Mémoire à la Bibliothèque Nationale). Silvestre de Carné fut institué capitaine de Chasteaubriant le 20 octobre 1450 par Gui, comte de Laval, et Françoise de Dinan sa compagne (Blancs-Manteaux 22331 Français, folio 285, titres de Rougé). Vers la même époque, il fut nommé par le duc capitaine de Chantocé. En 1453, il conduisit sa compagnie d’hommes d’armes en Guyenne pour servir de renfort au jeune comte d’Etampes, que Pierre II avait placé à la tête des secours envoyés par lui au roi de France contre les Anglais (Dom Taillandier, tome II, page 50). L’année suivante, le duc de Bretagne le créa chevalier de son ordre de l’Hermine (Dom Morice, Preuves II, colonne 1645). Silvestre de Carné vivait encore en 1461 ; il rendit aveu, le 11 février de cette année, à la seigneurie de Chasteaubriant, avec Jeanne de Chamballon (sic) sa femme, pour la terre dudit Chamballon (Blancs-Manteaux, Français 22331, folio 269). est appelé Christophe dans les réformations manuscrites déposées à la bibliothèque de Nantes (page 867) où il est cité au premier degré de la filiation de cette famille et dit chevalier du Porc-Epic, ordre fondé en 1440, ajoute l’auteur de cette généalogie, qui reproduit ainsi l’erreur de Pierre de Belloy sur l’origine des chevaliers du Camail. Ce Christophe de Carné, suivant le même manuscrit, épousa Jeanne de Chamballan. Il est qualifié écuyer, maître d’hôtel et chambellan du duc de Bretagne ; et il fut fait chevalier de l’Hermine par le duc Pierre II en 1454 (Dom Lobineau, P. de Courcy ; H. de Fourmont). Armes : d’or à deux faces de gueules.

Robert de CallacRobert de Callac, seigneur de Talcoëtmeur, chambellan du duc de Bretagne, capitaine de Jugon, déchargé de ce gouvernement en 1457 (registre du parlement, folio 571), était fils de N…, seigneur de Callac, et de Guillemette de Peillac (Du Buisson). Il épousa Guillemette de Plusfragan (registres du parlement, folio 588), qui fut depuis dame d’honneur de Françoise d’Amboise, duchesse de Bretagne (Du Buisson). Il vivait encore en 1468.. Il est qualifié maître d’hôtel de la duchesse de Bretagne en 1452, et du duc en 1464. Il appartenait à une ancienne famille aujourd’hui éteinte et dont les armes étaient d’or à deux fasces de gueulesJean Le Laboureur donne pour armes à la famille de Callac d’or à deux fasses nouées de sable accompagnées de neuf merlettes de mesme. (P. de Courcy).

Guillaume de QuengoGuillaume de Quengo épousa Martine de Callac. Il mourut entre les années 1462 et 1474. Le 12 mai de cette dernière année, le duc fit don à Alain de Quengo, escuyer de la duchesse, du rachat de feu Martine de Callac, autrefois femme de feu Guillaume de Quengo (registre du parlement, folio 10). Alain de Quengo était le neveu de Guillaume, fils de son frère aîné Jean, et de Marguerite Mauléon (Blanc-Manteaux)., fils d’Eon de Quengo, chevalier, et de Guillemette Le Provost, ou, suivant Gaignières, fils cadet d’Alain, seigneur du Quengo, fut l’un des chevaliers qui restèrent attachés en 1427 au duc de Bretagne. Il ne paraît pas avoir fait souche (La Chesnaye des Bois). La maison de Quengo a formé d’autres branches qui subsistent encore. Armes : d’or au lion de sable, armé et lampassé de gueules.

Olivier de QuelenOlivier de Quelen, capitaine des villes et châteaux de la Chèze, Dol, Saint-Malo et Ploërmel, fut déchargé de la capitainerie de cette dernière ville en 1457 (registres du parlement, folio 570). En 1458, il reçut des lettres du duc contenant assignation des montres générales, au 1er jour de septembre, à tenir en l’archidiaconé de Pourhoët avec messire Richard Labbé (idem, folio 576). En août 1461, le duc lui envoya mandement « de se transporter à Fougères d’où la plus part des habitans ont fuy et de prendre 16 archers des 15 paroisses voisines et à leurs despens pour la garde dudit lieu » (idem, folio 59). En 1470, il fut institué grand-maitre de l’artillerie et capitaine-général des francs-archers et arbalestriers des paroisses de Bretagne (idem, folio 54). Il était secondé dans cette charge par Jehan Péan, qu’il avait déjà pour lieutenant en 1463, alors qu’il n’était encore que maître de l’artillerie et capitaine des francs-archers. Il fut « ambassadeur du duc en Navarre, rendit d’importants services au roi Charles VII, contre les Anglais, et mourut en 1471, sans alliance. Il était fils de Jean, seigneur du Broutay, et de Marie de Couesby » (M. de Courçy, Histoire généalogique des grands officiers de la couronne continué)., seigneur du Broutai, frère aîné du septième aieul du comte de la Vauguyon, dit La Chesnaye des Bois, mort sans postérité. Il était chevalier de l’ordre du duc de Bretagne, son grand chambellan, grand-maitre de l’artillerie et capitaine général des francs-archers, c’est-à-dire des milices du duché (La Chesnaye ; P. de Courcy, etc.). Armes : d’argent, à trois feuilles de houx de sinople.

Lorans de Lignières. Il était peut-être fils de Jacob de Lignières, l’un des écuyers de Jean, sire de Landevy, en 1386. Ce nom de Lignières est souvent cité dans dom Lobineau et dom Morice. On voit un Bertrand de Lignières, chambellan du duc de Bretagne en 1453, avec Silvestre de Carné, Mathé de Rolleheuc et autres (Dom Lobineau, Preuves, tome II, colonne 1191). Armes : de sable fretté d’or (Gaignières)D’argent à une fasce de sable, d’après Gui le Borgne..

Yvon de LezongarYvon de Lezongar vivait encore en 1485. « Mandement du duc de sommer et requérir Yvon Lezongar et autres de païer Perrine, veuve de feu Gillet d’Aussy, 1485 (registres du parlement, folio 119). était d’une famille également citée dans dom Lobineau, et dont les armes étaient, suivant M. de Courcy, d’azur à la croix d’or, alias cantonnée à la dextre d’une fleur de lys de même. On trouve un Hervé de Lezongar, écuyer du duc avec Martin de la Landelle, en 1457. C’est peut-être le même que le chevalier du Camail. On voit aussi un Roland de Lezongar, écuyer du duc, en 1453 (Dom Lobineau, tome II, colonne 1187).

Martin Lannelle ou plutôt de la LandelleMartin de la Landelle épousa Jeannette de la Noë. Cette dernière ne vivait plus en 1470. Le 1er mars de cette année, le duc fit « don à Martin de Bretesches du rachat escheu par le decez de Janete de la Noe, austrefois femme de Martin de la Landelle » (registres du parlement, folio 590). Après l’avoir créé chevalier de son ordre, le duc d’Orléans assura à Martin de la Landelle une pension de 40 livres de rente (Bibliothèque nationale, Cabinet des Titres, 714). Martin de la Landelle vivait encore en juillet 1485 (registres du parlement, folio 111)., second fils de Jean et de Marie de Châteauderech, et frère de Jean de la Landelle, secrétaire du duc de Bretagne en 1482, qui a continué la filiation, et de Vincent de la Landelle, écuyer du duc, capitaine de Sucinio. Martin était aussi l’un des écuyers du duc, et fut ensuite gouverneur du Croisic et de Guérande (Dom Lobineau, P. de Courcy, H. de Fourmont). Armes : d’argent à trois merlettes de sable, 2 et 1.

Yvon de Lannion fut, ainsi que son frère, Olivier de Lannion, vice-amiral de Bretagne, suivant La Chesnaye des Bois. Ils étaient fils de Roland de Lannion et de Guyonne de Grezy (La Chesnaye des Bois). Armes : d’argent à trois merlettes de sable, au chef de gueules chargé de trois quintefeuilles d’argent.

Olivier de PenhouëtOlivier de Penhouet, seigneur de Kerrimel et de Coëtfrec, était fils d’Alain, cadet de Penhouët, et de Jeanne de Kerrimel, héritière dudit lieu et de Coëtfrec. Il épousa Guillemette de Tréan ou de Tréal, dont il n’eut pas d’enfants. (Généalogies manuscrites, aux archives de mademoiselle Le Borgne du Boisriou, château de Keroulas).. Le même sans doute que le seigneur de Penhouët, chambellan du duc de Bretagne en 1453, avec Silvestre de Carné, Bertrand de Ligniéres, Mahé de Reheuc, etc. (Dom Lobineau, tome II, colonnes 1187 et 1191). Il devait aussi appartenir à l’ancienne famille des sires des Penhouët, qui portait pour armes d’or à la fasce de gueules (P. de Courcy, etc.).

Mahé de RolleheucMahé de Rolleheuc épousa en 1436, Philippes de Carné. Son nom est assez maltraité dans les généalogies et dans les actes où nous l’avons rencontré. Il est écrit Rouieu, Rollieu, Rolleenc et Rolleene. Mahé de Rolleheuc ne vivait plus en 1487 : « Sauvegarde pour dame Philippe de Carné, veuve du feu seigneur de Rolleene, 1487 » (registres du parlement, folio 551)., un des écuyers et des chambellans du duc, reçoit, en 1453, 60 livres en cette qualité (Dom Lobineau, tome II, colonnes 1187 et 1191), est nommé aussi Mahé de Reheuc. Ce nom n’est pas indiqué dans les nobiliaires de Bretagne, et nous ignorons, par conséquent, quelles étaient les armes de ce chevalier.

Henri de VilleblancheS’il faut en croire l’auteur d’un ancien mémoire sur la famille de Carné (Bibliothèque nationale), Henri de Villeblanche aurait épousé, en premières noces, Catherine de Carné, fille d’Olivier, dont il n’eut pas d’enfants. En secondes noces, il épousa Renée de Bagaz, dame dudit lieu, fille de messire Guillaume de Bagaz et de Jeanne du Houx., seigneur de Broons et de Maumusson, chambellan du duc de Bretagne, capitaine et gouverneur de Rennes et grand maître de Bretagne, est nommé dans la lettre du duc d’Orléans, qui le charge de recevoir le serment des nouveaux chevaliers. Cette mention n’est pas une preuve rigoureuse de son admission dans l’Ordre ; mais c’en est une forte présomption ; et M. de Gaigniéres l’a jugé ainsi, en donnant une place à Henri de Villeblanche dans sa liste des chevaliers du Camail (Bibliothèque nationale, Français 22289). Armes : de gueules à une fasce d’argent accompagnée de trois hures de saumon de même, deux en chef une en pointe.