Extrait
Chevaliers de Saint-Michel
François d’Avaugour, comte de Vertus et de Goëllo, premier baron de Bretagne, fils de François bâtard de Bretagne, chevalier de l'ordre (voyez Bretagne), et de Madeleine de Brosse, épousa Madeleine d’Astarac, fille de Jean, comte d’Astarac, et de Jeanne de Chambes-Montsoreau. Il fut reçu chevalier de Saint-Michel en 1539 d’aprés l’acte suivant dont une copie nous a été conservée par Clairambault (1242, page 1658). « Reçu de Madame d’Avaugour de M. de Villeroy, trésorier de l’Ordre, le collier du feu duc d’Argy, pour bailler à M. d’Avaugour, mon mary, à Fontainebleau, 20 novembre 1539. Signé: Madeleine d’Estrac (sic) ».
François d’Avaugour, dit de Bretagne[1], baron d’Avaugour, comte de Vertus, de Goëllo et de Chelannes, seigneur de Chantocé, d’Ingrande, de Châtaufromont et de Clisson, premier baron de Bretagne, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy François Ier, fut décoré de l’ordre de Saint-Michel par ce monarque et on le trouve qualifié en conséquence chevalier de l’ordre [et haut et puissant seigneur Monseigneur] dans un hommage qu’on luy rendit le 12 juin 1538 [(Titres de messieurs de Gatianre de la Preville)], et chevalier de l’ordre du roy dans plusieurs quittances qu’il donna au tresorier de l’Épargne les 24 juillet 1539, 13 fevrier 1539 (1540), 7 août 1541 et 20 mars 1541 (1542) [(originaux chambre des comptes de Paris)]. Il fut remboursé le 12 octobre 1530 d’une somme de 1000 livres qu’il avoit pretée pour la rançon du roy et des princes ses enfans après la bataille de Pavie en 1525, et obtint du monarque une pension de 2000 livres en consideration de ses services. [Il étoit fils de François de Bretagne dit d’Avaugour, comte de Vertus et de Goëllo, premier baron de Bretagne, seigneur de Clisson, et de Madelene d’Astarne. Ses armes écartelé au 1 et 4 d’hermines, au 2 et 3 contr’écartelé au 1et 4 d’azur à trois fleurs de lys d’or posées 2 et 1, et un lambel d’argent de 3 pendans en chef, au 2 et 3 d’argent à la givre d’azur couronnée d’or, tortillée en pal, issante de gueules, et sur le tout d’argent au chef de gueules.)]
François d’Avaugour épousa Charlotte de Pisseleu, fille de Guillaume et de Madeleine de Laval. Il mourut sans enfants.
Odet d’Avaugour, dit de Bretagne[2], baron d’Avaugour, comte de Vertus et de Goëllo, vicomte de Saint-Nazaire, premier baron de Bretagne, capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances du roy, gentilhomme ordinaire de sa chambre, conseiller en son Conseil Privé, fut admis à ce qu’il paroit dans l’ordre de Saint-Michel en 1568 ; du moins il fut commis dans l’intervalle du mois de mars à celuy de may de cette année par le roy Charles IX pour en conférer le collier de sa part à Jean de Savonnières de la Bretêche et à François Goullard de Touvirac, lieutenant et enseigne de sa compagnie de gendarmes, de plus on le trouve qualifié chevalier de l’ordre du roy dans 2 montres des 18 août 1569 et 8 août 1570, à la dernière desquelles est son sceau entouré du collier dudit ordre [(originaux, Bibliothèque du roy)]. Il avoit été d’abord abbé de Notre-Dame de Vertus et pourvu de l’évêché de Saintes en 1544 ; depuis il prit le party des armes, et le roy Charles IX l’admis au nombre des gentilshommes de sa chambre en 1561. [Il étoit fils de François de Bretagne, baron d’Avaugour, comte de Vertus et de Goëllo, seigneur de Clisson, et de Madelene d’Astarne. Ses armes écartelé au 1 et 4 d’hermines, au 2 et 3 contrécartelé au 1 et 4 d’azur à trois fleurs de lys d’or posées 2 et 1, et un lambel d’argent en chef, au 2 et 3 d’argent à une givre d’azur tortillée en pal, avalant un enfant de gueules ; et sur le tout d’argent au chef de gueules.]
Odet d’Avaugour épousa Renée de Coësmes, fille de Charles et de Gabrielle d’Harcourt. Renée de Coësmes était veuve de Jean du Plessix lorsqu’elle contracta cette nouvelle alliance. Jeanne du Plessix sa fille épousa Jean VIII d’Acigné, chevalier de l’ordre du roi.
Nous avons trouvé, dans un volume in-fo, manuscrits de documents sur les ordres de chevalerie (Bibliothèque de l’Arsenal, no 5044), une copie de la pièce suivante, sous le titre : Déffense au sieur d’Avaugour de se nommer de Bretagne : « Par arrest de la Cour de Parlement de Paris donné.... le 7e jour de février 1598. Entre René Bégaud, seigneur de la Bégaudière, ayant repris le procès au lieu de défunt Jean Bégaud d’une part, et Odet, seigneur d’Avaugour, chevalier de l’ordre du roy, faisant droit sur les conclusions du procureur général du roy, deffenses sont faites audit d’Avaugour de plus se nommer de Bretagne et au sénéchal de Poitou et à tous juges de luy attribuer ledit nom et qualité, sur peine de grosses amendes applicables au roy ». Personne n’ignore qu’en dépit de cet arrêt, le nom de Bretagne continua à être porté par les d’Avaugour, au moins pendant quelques années, puisque le souvenir poétique de la fille d’Odet, qui épousa Gabriel de Goulaine, est venu jusqu’à nous sous le nom de Marguerite de Bretagne.
François d’Avaugour, seigneur de Courtelin, fut chevalier de l’ordre du roi d’aprés un Livre d’armoiries manuscrit contenant les armes et noms de plusieurs chevalliers de l’ordre de Saint-Michel, rappelé par Clairambault dans son recueil sur l’ordre et qui avait appartenu « à M. Savot, médecin ordinaire de M. le marquis d’Efiat ». Il vivait très probablement sous le règne de Charles IX.
Charles d’Avaugour[3], dit de Bretagne, comte de Goëllo et d’Ingrande, premier baron de Bretagne, vicomte de Saint-Nazaire, seigneur de Clisson, de Chantocé et de Montfaucon, conseiller du roy en son Conseil privé, gentilhomme ordinaire de sa chambre, l’un de ses chambellans et capitaine de 50 hommes d’armes de ses ordonnances, fut admis à ce qu’il paroit dans l’ordre de Saint-Michel sous le règne d’Henry III et on le trouve qualifié chevalier de l’ordre du roy dans 2 actes des 23 juillet 1586 [(chambre des comptes de Paris)] et 17 juillet 1599 [(original, bib. du juge d’armes de France)]. Il réunissoit dez l’an 1584 les 2 charges de chambellan et de gentilhomme ordinaire de la chambre, est compris dans cette dernière qualité dans les états du roy de 1585 et 1586 parmy ceux qui portoient la clef d’or, et mourut en 1608. [Il étoit fils d’Odet de Bretagne, dit d’Avaugour, baron d’Avaugour, chevalier de l’ordre du roy, et de Renée de Coësmes. Ses armes comme cy devant.]
Charles d’Avaugour épousa Philippe de Saint-Amadour, fille de Claude et de Claude de la Touche.
Claude d’Avaugour[4], dit de Bretagne, comte de Vertus et de Goëllo, vicomte de Saint-Nazaire, seigneur et baron d’Avaugour, d’Ingrande, de Combon, de Neubourg en partie, de Clisson et de Chantocé, premier baron de Bretagne, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, conseiller d’État, gouverneur de Rennes, de Saint-Malo et de Vannes, admis dans l’ordre de Saint-Michel sous Henry IV, est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un titre original du 14 decembre 1609 [(original, titres de messieurs de Fontaines du Boiscart)]. Il mourut à Paris le 6 août 1637 agé de 55 ans. [Il étoit fils de Charles de Bretagne dit d’Avaugour, comte de Vertus et de Goëllo, chevalier de l’ordre du roy, et de Philippe de Saint-Amadour. Ses armes comme cy devant.]
Claude d’Avaugour épousa Catherine Fouquet, fille de Guillaume, marquis de la Varenne, chevalier de l’ordre du roi, et de Catherine Roussart.
Jean d’Avaugour, comte de Châteauvillain, seigneur et baron de Courtalain, de Boisruffin, du Plessis-d’Arrou, de Launay, de Lauresse, de Thil, de Marigny, de la Roche-en-l’Aussois, de Renoul, de Briel et de Breviande, admis dans l’ordre de Saint-Michel sous Charles IX, mourut en 1572, et on le trouve rappelé avec la qualité de chevalier de l’ordre du roy dans deux actes des 19 fevrier et 1er mars 1573 [(Preuves de l’Histoire généalogique de la maison de Montmorency, par du Chêne, Paris, 1624, page 234). On ignore sa filiation. Ses armes d’argent au chef de gueules].
Jean d’Avaugour était fils de Jacques, et de Catherine de la Baume-Montrevel. Il épousa Antoinette de la Tour, et mourut sans enfants.
Jacques d’Avaugour, son père, seigneur de Courtalain et de Boisruffin, grand chambellan de France, est qualifié chevalier de l’ordre du roi dans les quartiers de François de Broc-Cinq-Mars dressés en 1614 pour sa réception dans l’ordre de Malte. Il était fils de Pierre, seigneur de Courtalain, et de Mathurine de Saint-Père ; et avait épousé Catherine de la Baume-Chasteauvilain, fille de Marc, comte de Montreuil et de Marigny, et d’Anne de Chasteauvilain (Bibliothèque de l’Arsenal).
René d’Avaugour, seigneur de Kergrois, de Vay et de Saffré, est qualifié chevalier de l'ordre du roi dans le recueil de généalogies composées sur les arrêts de la chambre de la réformation de 1668-1671 (Bibliothèque de l’Arsenal). Il était fils de Louis, seigneur de Kergrois, et de Jeanne de Lindreuc ; et il épousa avant 1556, Renée de Plouer, dame de Boisrouaud.
Louis d’Avaugour, seigneur du Bois, de Kergrois, des Rochettes, etc., gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, petit-fils du précédent, est qualifié chevalier de l’ordre du roi dans le même recueil de généalogies composées sur les arrêts de la chambre de la réformation de 1668-1671 (Bibliothèque de l’Arsenal). Il était fils de Louis d’Avaugour, seigneur du Bois, et de sa seconde femme, Renée Tirant ; et il épousa en juillet 1625, Anne Descartes, fille de Joachim Descartes, conseiller au parlement, et d’Anne Morin, et sœur consanguine du célèbre philosophe René Descartes (M. de Courcy, Histoire généalogique de la Maison royale de France continuée).
Jean d’Avaugour, seigneur de Saint-Laurent, de la Grée, de Tromeur, de Tréméreuc, du Bois-de-la-Mothe, de Belouan etc , baron du Guildo, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, capitaine de 50 hommes d’armes de ses ordonnances, gouverneur de Dinan, de Josselin, de Montcontour, de Lambale, de Châteauneuf et du Plessis-Bertrand, et lieutenant général de l’armée de Bretagne sous le duc de Mercœur [ainsy qu’il est prouvé par les lettres que luy en fit expédier ce prince les 7 février, 10 mars et 28 may 1591, 28 juin 1592 et 25 juin 1596] dont il avoit été d’abord guidon de la compagnie des gendarmes, est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un titre original du 24 août 1576 [(original, titres de la maison de Courtavel)]. Il se signala dans le parti de la Ligue et surprit en 1591 la ville de Moncontour et fut defait, s’empara de Saint-Suliac sur la rivière de Dinan en 1597, mais ayant donné ensuitte dans une embuscade qu’on luy dressa, 300 hommes des siens resterent sur la place indépendament de plusieurs [gentilshommes et] capitaines qui furent faits prisoniers. Il obtint depuis des lettres de grace du roy Henry IV qui le rétablit le 13 juillet 1605 dans son gouvernement de Montcontour. [M. de Thou dit qu’il étoit habile dans le metier des armes. Il étoit fils de Robert d’Avaugour, chevalier, seigneur de Tromeur et de Saint-Laurent, pannetier du roy, gouverneur de Belleisle, et de Bonne de Belouan, dame du Bois de la Motte. Ses armes d’argent au chef de gueules.]
Jean d’Avaugour épousa Françoise de Goëtquen, fille de Jean et de Philippe d’Acigné. Son beau-père, le marquis de Coëtquen, était très attaché au parti du roi, tandis que Saint-Laurent combattait pour la Ligue. Ils se rencontrèrent plusieurs fois les armes à la main. Malgré son talent militaire, Saint-Laurent ne fut jamais heureux lorsqu’il eut M. de Coëtquen pour adversaire. Ce dernier commandait les royalistes à la bataille de Loudéac où il battit l’armée de la Ligue qui marchait sous les ordres de Saint-Laurent. Enfin ce fut encore lui qui tendit à son gendre en 1597 cette embuscade dont parle d’Hozier, et qui fut si funeste à Saint-Laurent dont elle ruina les dernières espérances. Il serait faux de présenter sous cet unique point de vue la carrière de Jean d’Avaugour. Malheureux en maintes circonstances, le capitaine ligueur parcourut des périodes de véritables succès militaires. Il assiégea et prit les villes et châteaux de Josselin et d’Auray, contribua puissamment à la reprise d’Hennebont, surprit la ville de Montcontour et en menaçait le château lorsqu’il perdit contre son beau-père la bataille de Loudéac. Enfin, il battit la Tremblaye à Bain et Saint-Luc à la Roche-Bernard. D’Hozier cite de lui un fait d’armes, la prise de Saint-Suliac en 1697, qui n’occupe pas dans la notice la place exigée par l’ordre chronologique. Ce coup de main de Saint-Laurent se rapporte à la tentative qu’il fit pour rentrer à Dinan, dont les habitants, de concert avec les Malouins, avaient réussi à l’éloigner au moyen du stratagème connu. Jean d’Avaugour mourut en 1608.
Jean d’Avaugour, sire de Saint-Laurent, baron du Guildo, comte de Chateauvilain, seigneur baron de Courtalain, de la Grée, de Grancey, de Tromeur et du Bois de la Mothe, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, est qualifié chevalier de l’ordre du roy [et haut et puissant] dans un acte original du 1er juillet 1608 [(titres de messieurs de Freslon de Saint-Aubin). Il étoit fils de Jean d’Avaugour, sire de Saint-Laurent, chevalier de l’ordre du roy, et de Françoise de Coëtquen. Ses armes comme cy devant].
Jean d’Avaugour épousa 1o Urbaine de Maillé-Carman, fille de François, chevalier de l’ordre, et de Claude de Carman ; 2 Marguerite d’Illiers. Il mourut en 1654, sans enfants de l’une ni de l’autre.
Notes
- ↑ Jean François d’Hozier, dans la première partie de l’ouvrage (ordre chronologique des promotions), met François de Bretagne, dit d’Avaugour (et souligne ce dernier nom).
- ↑ Idem, dans la première partie de l’ouvrage il est nommé Odet de Bretagne, dit d’Avaugour.
- ↑ Idem, il y est nommé Charles de Bretagne, dit d’Avaugour.
- ↑ Idem, il y est nommé Claude de Bretagne, dit d’Avaugour.