ADF, 32 J 2 (Kerézellec)

Nom : Archives départementales du Finistère, 32 J 2, "Livre de Kerézellec".

Voir dans l'Inventaire en ligne des Archives départementales du Finistère (série 32J)https://recherche.archives.finistere.fr/document/FRAD029_00000032J

 

Le Livre de Kerézellec

Le Livre ou Armorial de Kerézellec, intitulé Livre de la noblesse de la province de Bretagne de la refformation de l’an 1668, est un manuscrit tiré du chartrier de Kerézellec, versé aux Archives départementales du Finistère sous la côte 32J2. Il n’y a en réalité pas un, mais deux livres, quasiment identiques quant à leur contenu. Ces deux exemplaires nous semblent être de la même main : on retrouve les mêmes formes de lettres, les mêmes enchaînements, jusqu’à la même orthographe[1].

Le château de Kerézellec (ou Kerzellec, en Tréflévénez) a appartenu à la famille Huon, puis est passé par alliance, au début du XVIIIe siècle, à la famille de l’Estang. Il est donc très probable que ce soit un des membres de ces familles, peut-être Alain Huon ou son fils Hamon[2], sieurs de Kerézellec, qui en fut le copiste ou au moins le destinataire[3].

Le premier exemplaire (que nous appellerons A) se compose de 75 pages (35 feuillets) non numérotées, de 35,5 cm par 22 cm. Il est un peu abîmé, et sa présentation est plutôt compacte, certaines pages contiennent plus de 50 lignes. A partir de la page 66, le copiste comprime un peu plus son texte et passe sur deux colonnes. La dernière page est très abîmée : il manque 5 à 6 lignes dans le haut, et une bonne dizaine dans le bas. Nous pensons même que ce n’est pas la vraie dernière page, il doit en manquer quelques-unes, comme nous le verrons plus loin.

Le second manuscrit (B) est mieux présenté, sa mise en page beaucoup plus aérée et soignée (entre 25 et 30 lignes par page en moyenne), ce qui a pour conséquence de lui donner un volume de 179 pages de 29,5 cm de haut sur 19,5 de large. Les trois premières pages ne sont pas numérotées, les suivantes le sont de 1 à 176, les numéros étant en haut, au centre de chaque page. Il manque la couverture. Mais il est beaucoup plus abîmé que le premier : le haut des 108 premières pages a été rongé par des souris, qui ont laissé le manuscrit tranquille seulement le temps d’une petite quinzaine de feuillets. Elles ont repris leur repas à partir de la page 147 : il manque cette fois le coin supérieur, et ce manque va en grandissant jusqu’à la dernière page. Il a aussi été attaqué par l’humidité qui a effacé la fin de certaines lignes et laissé quelques taches[4]. Le texte des premières pages est donc perdu, le début de ce qui devient lisible commence au milieu de la quatrième page du premier manuscrit. L’ensemble de l’écriture de ce manuscrit est plus claire (et effacée) que celle du précédent.

Dans la liste des maintenus, le manuscrit A indique les dates des arrêts, au moins jusqu’à la page 17. A partir de celle-ci, il ne donne plus que les années des arrêts, et à partir du milieu de la page 29, il cesse complètement de les donner. Comme ces indications temporelles sont données en marge avec les éventuelles particules, et qu’elles chevauchent parfois ces dernières, il nous semble qu’elles ont été ajoutées à posteriori, après la rédaction du manuscrit. Cette impression est renforcée par le fait qu’elles ne sont pas toujours en face des notices concernées mais un peu en interligne, probablement par manque de place dans la marge, et que pour lever l'ambiguïté qui peut résulter de ce décalage, le copiste a parfois relié dates et notices par des pointillés. Pour une raison que nous ignorons, il a arrêté de reporter ces dates à partir de la lettre J. Le manuscrit B ne donne, pour la liste des maintenus, aucune date.

L’extrême similitude des deux manuscrits, jusqu’à l’écriture du rédacteur, ne peut laisser de doute : l’un doit être la copie de l’autre. Or, B ne reprend pas les dates de maintenue indiquées par A et qui ont été ajoutées il nous semble à posteriori ; A ne reprend pas les descriptions héraldiques ou passages effacés ou très peu lisibles de B (quitte à donner des descriptions incomplètes) ; A condense les notices de B et regroupe souvent plusieurs entrées homonymes en une seule ; A ajoute parfois des particules aux entrées qui n’en ont pas dans B, jamais l’inverse ; A donne parfois des descriptions incomplètes, qui sont entières dans B ; enfin A est plus récent d’aspect que B : nous pensons donc que B est l’original, et A la copie. Si les écritures sont très similaires, on remarquera toutefois que celle de A semble un peu plus maladroite, bien que sa graphie soit parfois un peu plus moderne : nous l'interprétons comme le signe d’un âge plus avancé du copiste lors de l’écriture de A. Il est possible qu’ayant constaté la dégradation de son manuscrit B (certainement moins avancée que telle que nous la constatons aujourd’hui), son propriétaire en ait fait une copie afin de le préserver. Il l’aurait ensuite retravaillée en ajoutant les dates des arrêts de maintenue, mais n’a terminé ces ajouts.

Évoquons tout de même une hypothèse que rien ne nous permet d’écarter : il peut s’agir de deux copies d’un troisième manuscrit. Quoiqu’il en soit, et même si A est bien la copie de B, ce dernier doit avoir lui aussi été copié sur un autre ouvrage du genre. C’est là une recherche que nous entendons mener ultérieurement.

Le Livre de la noblesse

Le Livre se compose de deux grandes parties : la liste des familles maintenues noble, précédée des Maximes sur lesquelles la Chambre a rendu ses arrêts, et la liste des familles déboutées et condamnées à l’amande pour usurpation du titre de noblesse et de la qualité d’écuyer. Cette seconde partie commence par la liste des déboutés, ceux qui ont déclaré vouloir soutenir la qualité d’écuyer mais que la Chambre a condamné comme usurpateur de noblesse (amende de 400 livres) ; et continue par la liste de ceux qui se sont désistés (amende de 100 livres).

Disons-le d’emblée, l’intérêt du livre est moindre par rapport aux ouvrages similaires qui ont déjà été publiés[5], et ne réside pas dans la précision ou la qualité des notices : celles-ci ne donnent, dans la première partie, que le nom des familles, les principales terres et le blasonnement, et dans la seconde partie, que les noms des déboutés, avec pour les deux, parfois la date de l’arrêt. Les descriptions héraldiques sont régulièrement incorrectes, tronquées ou incompréhensibles, ce qui nous laisse penser que notre copiste n’était pas très familier avec celles-ci, et les noms, tant patronymes que toponymes, sont régulièrement écorchés, parfois méconnaissables. Les listes des déboutés sont déjà plus rares parmi les publications existantes, mais là encore, notre manuscrit ne se distingue pas par la richesse de ses informations.

La partie la plus intéressante de notre livre réside donc plus certainement dans la liste de ceux qui ont déclaré ne pas vouloir soutenir la qualité d’écuyer (les désistés) : cette liste n’a été publiée qu’une fois à notre connaissance mais dans un ouvrage qui ne puise pas aux meilleures sources qu'il n'a pas toujours correctement lues[6]. Hélas, la dernière page est très abîmée (manuscrit A), et il semble bien qu’il nous en manque quelques-unes : cette liste ne se termine pas par le mot Fin comme la première partie, ni par la formule « Plusieurs des susnommés se sont releves contre leurs arrets et maintenus dans la qualité » qui conclue chacune des précédentes listes de désistants. Le ressort de Rennes ne semble pas complet, ceux de Saint-Malo et Dol, tout comme l’évêché de Nantes sont absent.

L'intérêt du Livre de Kerézellec est plus global : il permet de reconstituer avec le corpus des autres ouvrages similaires le chantier de la Réformation, et s'inscrit aussi dans une tradition d’armorial moderne : plus figé, alphabétique, et « normé ».

Côté héraldique

Les descriptions, probablement directement issues des arrêts, ne sont pas trop contaminées par la surenchère de technicité et de détails inutiles qui apparaîtra chez certains héraldistes au cours du XVIIe siècle. On trouve quand même quelques lions rampants, des aigles éployées, bien que la précision soit inutile, des dispositions de meubles 2, 1 quand bien même ce soit leur position ordinaire. Remarquons aussi qu’on trouve une aigle éployée à une simple tête, et que systématiquement, lorsqu’elle doit être bicéphale, le manuscrit précise à deux têtes. L’auteur ne suit donc pas la mode de certains héraldistes de cette époque[7], qui utilisent (à tort selon nous) ce mot éployée pour désigner une aigle bicéphale : ici, les aigles éployées désignent celles qui ont les ailes étendues.

Le copiste semble connaître le vocabulaire de base héraldique, comme le montrent certaines modifications qu’il introduit dans A. Il simplifie régulièrement les descriptions, supprimant des détails superflus, mais ces améliorations ne suffisent pas à compenser les erreurs qu’il introduit, peut-être par distraction, principalement quand il oublie de copier la fin de nombreuses descriptions... Il omet aussi parfois une couleur, un meuble, qui tous apparaissent pourtant lisiblement dans le manuscrit B. L’inverse n’est pas vrai, lorsque la description de B est incomplète ou incorrecte, il la recopie telle quelle. Visiblement, notre copiste n’est pas un expert en la matière, il semble parfois ne pas comprendre ce qu’il recopie. Ces manques se répartissent de façon inégale : par exemple sur les 70 premières entrées de la lettre B, il y a une grosse douzaine d’erreurs sur les descriptions, soit plus de 17% d’entrées erronées, alors que le copiste est plus concentré pour les 85 suivantes qui reprennent exactement celles du manuscrit B[8]. Ces erreurs sont bien sûr constatées par rapport au manuscrit B, qui lui même contient probablement des erreurs de copie, puisque des descriptions incomplètes ou incompréhensibles y subsistent. On peut donc estimer que dans le manuscrit A, une notice sur cinq, ou dans le meilleur des cas, une notice sur 10 est incomplète ou erronée.

Les armoriaux de ce genre, tirés de la Réformation de 1668-1671, nous semblent assez nombreux dans les archives des châteaux bretons. Or, notre copiste a introduit au moins 10% d’erreur dans son dernier manuscrit, malgré le fait qu’il semble y porter un une certaine attention (regroupement des notices similaires, corrections de l’ordre alphabétique, ajout de la date des arrêts). Comme il est probable que les châtelains copiaient ou faisaient copier leur exemplaire sur celui d’un de leurs voisins ou amis, lui-même copie d’une autre copie, le nombre d’erreurs n’a pu que s’accumuler au cours du processus[9]. L’existence de ces deux manuscrits dans le chartrier de Kerézellec nous enseigne ainsi que malgré le soin qui semble avoir été porté à ce document, sa fiabilité n’est pas exemplaire.

Enfin, n’oublions pas que la Chambre de la Réformation n’avait pas d’autorité héraldique, elle ne se prononçait que sur la noblesse des déclarants, pas sur leurs armes. Si ceux-ci ou leurs procureurs en déclaraient des différentes de celles traditionnellement portées par leur famille (méconnaissance du vocabulaire héraldique, négligence du procureur ou du tuteur, brisure récemment introduites...), elles se retrouvaient telles quelles dans son arrêt. Or, paradoxalement, si la Chambre ne se prononçait pas sur les armes décrites, c’est (presque) la seule information qui a retenu l’attention des rédacteurs et copistes dont les travaux ont aboutis à notre Livre.

Nous ne pouvons donc qu’inviter le lecteur à ne pas s’arrêter à cet armorial, surtout pour les familles les plus modestes et les moins connues. Des recherches complémentaires peuvent être nécessaires, principalement à partir d’éléments antérieurs à la Réformation de 1668 (actes, procès de prééminences, sceaux, sculptures, vitraux...). Il convient de se méfier des armoriaux ou nobiliaires postérieurs à cette date, surtout ceux qui fleurissent au XIXe siècle, car pour un grand nombre de ces petites familles, ils n’ont le plus souvent d’autre sources que des manuscrits ou des compilations de manuscrits comme le nôtre.

Profitons aussi de cet avertissement pour rappeler que l’héraldique est vivante encore au XVIIe siècle, et que si les armes sont moins mouvantes qu’aux siècles précédents, elles ne sont pas figées pour autant. Il est tout à fait possible que les armes décrites dans un arrêt aient été modifiées quelques années plus tôt ou plus tard, qu’une branche, parfois l’aînée, modifie ses armes. Ainsi, les arrêts de la famille du Breil[10] donnent des armes différentes pour le chef de famille, ses frères et leurs descendance (d’azur au lion d’argent, armé et lampassé de gueules), alors que ses oncles et cousins portent les armes traditionnelles (d’azur au lion d’argent). Un autre arrêt pour cette famille donne une troisième version (d’azur au lion couronné d’argent), et notre Livre de la noblesse les regroupe tous en une quatrième version, qui n’apparaît dans aucun arrêt (d’azur au lion d’argent, armé, couronné et lampassé de gueules). Il faut donc être conscient que ces armoriaux (et plus encore tous les nobiliaires et armoriaux depuis cette époque jusqu’à nos jours), qui attribuent des armes figées à l’ensemble d’une famille, faussent notre vision de la réalité : l’héraldique au XVIIe siècle encore n’est pas immuable, les armes peuvent être modifiées d’une génération à une autre, sans règle particulière, au gré de leurs porteurs. Parfois les modifications sont minimes, comme pour la famille du Breil, et elles ne sont pas forcément conservées par les descendants. Ces armoriaux issus de la Réformation ne sont donc qu’une photographie (floue) des armes d’un ensemble de familles. Au moins, ils ont tous le mérite d’indiquer clairement leur source, contrairement à nombre de leurs successeurs.

Datation

Dater un tel manuscrit (ou plutôt l’original qu’il recopie) n’est pas chose facile. Il est bien sûr postérieur à 1671, très probablement antérieur à la Révolution, mais cette fourchette déterminée au premier abord reste très vague. La liste des déboutés comporte certaines indications qui peuvent nous être utiles. En effet, elle comporte en marge pour certaines personnes la mention maintenue. Ainsi, les Jagu, déboutés en janvier 1669, ont été maintenus en 1683, et notre copiste l’a mentionné. Malheureusement, il nous est aujourd’hui difficile d’en dire plus. Il ne mentionne pas certaines familles maintenues plus tard, comme la famille des Jars en 1732[11], mais cela ne signifie pas qu’il a été rédigé avant cette maintenue : le rédacteur ou copiste pouvant l’ignorer.

Plus intéressant est le cas des trois membres de la famille de Cosnoual : déboutés en 1669, ils furent maintenus par le Conseil du roi en 1671, puis par l’Intendance en 1699. Or, le manuscrit B les donne d’abord comme déboutés le 7 septembre 1669 et condamnés chacun à 400 livres, mais la date est rayée et surchargée du mot « Maintenu ». On peut donc penser que le manuscrit B fut rédigé avant 1699, et que son propriétaire, ayant eu vent de cette maintenue, a corrigé sa copie.

Le style des descriptions héraldique reste simple, il n’est pas contaminé par la surenchère pédante de termes spécieux qui apparaitront chez certains héraldistes à la fin du XVIIe siècle et qui atteindra son apogée au siècle suivant. On serait donc tenté de lui donner une datation plutôt ancienne car peu influencée par ces nouveautés, mais là encore, comme nous avons vu que notre rédacteur n’est pas un expert en héraldique, il peut simplement ne pas encore suivre cette tendance ou ne pas la connaître. Remarquons aussi que notre manuscrit étant issu d’une série de copie des extraits d’arrêts de 1668-71, le processus de copie, s’il se veut fiable, ne laisse normalement pas de place à l’innovation.

Nous avons dit que Toussaint Conen de Saint-Luc publie dès 1691 le premier armorial tiré de la réformation. On pourrait supposer que l’Armorial de Kerézellec n’est qu’une copie de celui de Conen de Saint Luc. Il suffit de comparer les premières entrées pour prouver qu’il n’en est rien : certaines entrées de l’Etat de la Noblesse ne figurent pas chez nous, l’ordre des autres, l’orthographe des noms, les dates, et parfois même les armes différèrent[12]. Conen de Saint-Luc connaît l’arrêt de 1671 maintenant la famille de Cosnoual, dont nous avons parlé plus haut, et que notre manuscrit, au moins dans sa première version, ignore. Notre copiste ne semble donc pas connaître les Mémoires sur l’état de la Noblesse de Bretagne. Même s’il n’est pas déterminant, c’est un indice qui pourrait montrer que l’Armorial de Kerézellec a été rédigé (ou copié) avant 1691[13].

Notes

  1. Hormis les noms propres, notamment là où le manuscrit A écrit systématiquement K (pour Ker), le manuscrit B met Quer.
  2. Alain Huon est maintenu en 1669, mais ayant épousé Louise de Kerret en 1630, il est peut-être trop âgé pour être notre copiste. Son fils Hamon qui a épousé en 1663 Marie de Creac’hquerault devait déjà avoir une bonne soixantaine d’années au moment de la maintenue (arrêt de maintenue de noblesse de la famille Huon, Archives départementales du Finistère, 32J2, ou sur www.tudchentil.org).
  3. En 1935, la comtesse de l'Estang du Rusquec fait don aux Archives départementales du Finistère du fonds conservé à la cote 32J, et connu sous le nom de chartier de Kerézellec. Mais on trouve parmi ce chartrier des documents concernant des familles alliés de l’Estang avant qu’ils n’entrent en possession de Kerézellec, prouvant que ce fond d’archives a été constitué après l’alliance de l’Estang-Huon. Il est donc possible que cet armorial ait été rédigé ailleurs qu’à Kerézellec, pour une autre famille alliée.
  4. Les souris sont peut-être innocentes dans l’affaire et l’humidité la seule coupable, même si les manques signalés nous semblent caractéristiques du passage des petits rongeurs.
  5. Citons « Un armorial breton du XVIIe siècle », Paul du Breil de Pontbriand, Revue Historique de l’Ouest, 1888-1889, Documents, disponible sur Tudchentil ; État de la noblesse bretonne déclarée d’ancienne extraction, Hyppolite du Plessis de Grénédan, Rennes, 1844, disponible sur Tudchentil ; mais ces deux ouvrages sont loin d’être exhaustifs, ils ne sont que des extraits d’autres catalogues manuscrits, les critères de sélection du second étant même assez discutables. On consultera avec plus de profit pour les maintenus les Mémoires sur l’estat de la noblesse de Bretagne, Toussaint Conen de Saint-Luc, Paris, 1691 ; et pour les déboutés l’État des déboutés lors des réformations de la noblesse de Bretagne (1668-1671), Hubert de Langle, Versailles, 2002 ; encore que ce dernier ne soit pas complet et comporte de nombreuses transcriptions erronnées. On consultera avec meilleur profit le Livre du Botcol qui y ressemble mais est bien plus complet.
  6. Catalogue généalogique de la noblesse bretonne, Jérôme Floury et Eric Lorant, Rennes, SAJEF, 2000.
  7. Dont le Père Claude François Menestrier et Pierre Palliot dès les années 1660.
  8. N’oublions pas que le manuscrit B a de nombreuses pages très abimées, où les descriptions sont perdues (jusqu’à 20% de la page). Ces estimations sont donc des minima, car nos comparaisons ne se basent que sur 80% de la teneur de chaque page. Si on considère que la partie manquante comportait aussi des différences, le taux d’erreur serait plus proche de 20% pour ces 70 premières entrées. Reconnaissons toutefois qu’un bon nombre de ces erreurs a des conséquences limitées sur la fiabilité de l’information, car soit elles sont aisément corrigibles, soit aisément décelables (erreurs de copies ou descriptions héraldiques tronquées).
  9. Ainsi, si on estime que le taux d’erreur moyen est de 10%, au bout de la cinquième copie on arrive à 40% d’entrées erronées. On peut supposer que le taux d’erreur est moins important si le copiste est un érudit s’intéressant particulièrement à la question, mais un tel érudit se satisferait-il d’un armorial si minimaliste et dont les erreurs et limitations se révèlent dès la première lecture ?
  10. En ligne sur Tudchentil.
  11. Leur arrêt de maintenue est aussi sur Tudchentil.
  12.  Par exemple, pour ne s’arrêter qu’aux premières pages, Conen de Saint Luc donne pour la famille Artur d’azur à un croissant d’or surmonté de deux étoiles de même, alors que l’Armorial de Kerézellec écrit d’argent à l’aigle de sable. Il s’agit en réalité de deux familles différentes, l’une maintenue au XVIIIe siècle, et chacun des deux ouvrages ne connaît qu’une de ces familles.
  13. Il serait en effet étonnant que son propriétaire, intéressé par les maintenus de la Réformation au point de copier deux fois son manuscrit, n’ai pas entendu parler de cet ouvrage dans les années qui suivirent sa parution.