Extrait
Chevaliers de Saint-Michel
Pierre de Tournemine, baron de Camsillon, capitaine de Blaye et d’Hennebont, échanson du roi, est qualifié chevalier des ordres du roi (chevalier de l'ordre du roi) dans l’aveu rendu par lui au roi en 1572 pour la terre et baronnie de Camsillon ou Campzillon et ses dépendances dans les paroisses de Mesquer, Piriac, Batz et Guérande (Archives de la Loire-Inférieure, B 212, G in 4o, parchemin). Il était fils cadet de Raoul de Tournemine et de Marguerite Caillou, et il épousa 1o Renée de Rieux ; 2o Marie de Camarec, faussement appelée de Camacle par le Père Anselme, fille de Charles, et de Catherine de Vaucenay. Il mourut en 1582.
René de Tournemine, seigneur et baron de la Hunaudaye, de Montafilant, de la Guierche, de Plancoët, de Jaczon, de Portric, de Hac et de Chissé, vicomte de Pléhérel, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy portant la clef d’or, conseiller en son Conseil Privé, capitaine de cent hommes de ses ordonnances, lieutenant général de ses années et au gouvernement de la province de Bretagne, et nommé [le 31 décembre 1578] chevalier de l’ordre du Saint-Esprit mais non reçu, avoit été admis dans l’ordre de Saint-Michel sous le règne de Charles IX ; et on le trouve qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un acte du 5 octobre 1569 [(titres de la maison de Lesquen de Carmené)] et dans deux quittances qu’il donna au trésorier de l’Épargne les 6 mars et 14 may 1575. Il joignit à une fidélité inviolable pour le roy un grand zèle pour la gloire du nom françois. Dans les temps orageux des guerres de religion, il rendit à l’État les services les plus signalez. Il fit ses premières armes dans les guerres de Piémont, sous les ordres du maréchal de Brissac, et on le trouve compris aux gages de 600 livres dans les états des gentilshommes de la chambre des roys Charles IX et Henri III des années 1572, 1573, 1574 et 1575. [Il donna des preuves de sa valeur en grand nombre d’occasions.] Au siège de Lusignan en 1574 dans une sortie où les rebelles avoient repoussé les troupes du roy jusqu’aux batteries, il soutint presque seul leur impétuosité, sauva l’artillerie et les fit rentrer dans la ville. Le 3 mars 1575, il fut nommé lieutenant général de la province de Bretagne. En la même année, il fut chargé de ramener par les voies de la douceur la ville de la Rochelle, qu’on n’avoit pu soumettre par la force des armes ; et il conduisit cette négociation avec beaucoup d’adresse. Il reçut même, à cette occasion le 6 mars et le 14 may de ladite année deux gratifications de 1500 livres chacune. Ce fut principalement à ses soins que le roy Henry IV fut redevable de la réduction de la province de Bretagne, qui gémissoit sous le joug du duc de Mercœur. Uniquement dévoué aux intérêts de son souverain légitime et sourd aux propositions avantageuses que luy firent les ligueurs, il fit évanouir tous les projets de ce prince, et s’empara de Rennes par intelligence. Enfin il gouverna avec tant d’équité, de douceur et de désintéressement, que les États de Bretagne supplièrent le roy de l’honorer de l’ordre du Saint-Esprit, dont il étoit digne (selon les termes de leur requête), et par ses grands services et par sa haute naissance. Le baron de la Hunaudaye épuisé par les fatigues de la guerre tomba malade au camp devant Rouen et mourut dans sa litière en retournant à Rennes au mois de janvier 1592. Le 16 de ce mois, le Parlement, par respect pour sa mémoire, marcha en corps à son enterrement. La chambre des comptes, le présidial, tous les autres corps de la ville de Rennes, le chapitre de Saint-Pierre et le prince de Dombes, à la tête de toute la noblesse du pays, luy rendirent aussi les mêmes honneurs. [Il étoit fils de Raoul de Tournemine, seigneur de la Guierche, et de Margueritte Caillou. Ses armes écartelé d’or et d’azur.]
René de Tournemine était fils de René, seigneur de la Hunaudaye, et de sa première femme Françoise Hingant. C’est par erreur que d’Hozier lui a donné pour père Raoul de Tournemine qui était son grand-père. Il épousa par contrat du 27 avril 1583, « étant jà sur l’aage, » Marie de Coëtlogon, dame de Méjusseaume et de la Gaudinaye, veuve de François du Gué, chevalier de l'ordre, et fille d’Yves de Coëtlogon, également chevalier de l'ordre, et de Marguerite de Porçon. René de Tournemine aimait les lettres et cultivait la poésie. « Il trouva le loisir, tout en servant activement et successivement cinq rois, dans la guerre comme dans la paix, d’écrire des vers estimés en son temps et dont quelques uns sont arrivés jusqu’à nous » (M. E. de Brehier, Le manuscrit du sieur de Caillon, Mélanges littéraires de la Société des Bibliophiles Bretons, tome II). A la mort de ce grand homme, le duc de Mercœur fit preuve de modération en donnant à son héritier en bas âge par lettres du 22 novembre 1592 mainlevée du revenu de son château de la Hunaudaye et sauvegarde pour l’avenir (Documents inédits sur la Ligue en Bretagne).
Julien de Tournemine, seigneur de Montmoréal, est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un titre du 8 août 1578 [(chambre des comptes de Paris). Il étoit fils de Raoul Tournemine, chevalier, sire de la Guerche, ambassadeur à Rome et en Angleterre, chevalier d’honneur des reines Anne de Bretagne et Claude de France, et de Margueritte Caillou. Ses armes : comme cy-devant].
Julien de Tournemine, seigneur de Couëdor, paroisse de Guer, épousa 1o Anne de Montbourcher ; 2o Marguerite de Coligny, fille de François de Coligny et de Claude de Rieux.
Jaques de Tournemine, marquis de Coëtmur, seigneur de Landinière, de Carmelin, etc., étoit décoré de l’ordre de Saint-Michel sous Henri III d’après un acte du dernier jour de février 1593 où il est qualifié chevalier de l’ordre du roy [(titres de la maison de Vieuxpont de Neubourg)], cet acte postérieur à sa mort arrivée à Rennes en 1584 d’une blessure qu’il reçut dans une querelle qu’il eut contre les seigneurs de Carman frères, qui y furent tués. [Il étoit fils de François Tournemine, seigneur de Coëtmur et de Carmelin, et de Renée de Saint-Amadour. Ses armes comme cy-devant.]
Jacques de Tournemine, seigneur de Lescoët, de l’Isle, etc., épousa par contrat du 12 novembre 1574 (Blancs-Manteaux), Lucrèce de Rohan, fille de Louis, prince de Guémené, chevalier de l’ordre, et de Léonor de Rohan.