Extrait
Chevaliers de Saint-Michel
Guy Le Meneust, seigneur de Bréquigny, procureur général de la reine Catherine de Médicis en Bretagne, sénéchal et président du présidial de Rennes, obtint des lettres de chevalier de Saint-Michel aux termes de l’arrêt des commissaires de la noblesse de Bretagne rendu en faveur de cette famille, le 19 octobre 1668 ; mais la datte n’y est point citée, et il est à présumer qu’elles furent expédiées vers le règne d’Henri IV. Il avoit été anobli, ainsi que Guillaume Meneust, son père, le 29 décembre 1577, et il obtint au mois de juillet 1588 la permission d’ajouter l’article Le au surnom de Meneust [et en outre de charger la fasce de ses armes d’un léopard]. Ses services luy méritèrent aussy en 1589 la distinction particulière d’avoir 25 arquebusiers pour la sureté de sa personne, et les États de Bretagne voulant luy donner pareillement une marque de la considération qu’ils avoient pour luy, luy firent présent en cette même année d’une chaîne d’or et d’une enseigne de 350 écus sur laquelle étoient d’un côté les armes de la province, et de l’autre les siennes propres avec cette inscription : Ut olim de Republica meritis sic et urbis liberatori patria contulit. [Il étoit fils de Guillaume Meneust, écuyer. Ses armes d’or à la fasce de gueules chargée d’un léopard d’argent, et accompagnée de 3 rozes de gueules herissées d’or, posées 2 et 1.]
Guy Le Meneust épousa Marguerite Le Bret. Pendant les guerres de Religion, il déploya une très grande énergie en qualité de sénéchal de Rennes. Au commencement des troubles, « le 5 avril 1589, au bon matin, » jour ou les royalistes redevinrent maîtres de la ville sur les Ligueurs, « ledit sénéchal se jette en la rue, une hallebarde en la main, avec un petit nombre d’habitants. Le juge criminel fait le semblable. L’on crie : Vive le roy. Cette voix sembloit venir du ciel aux gens de bien… Voilà la remise de Rennes… au roy sans épandre une goutte de sang » (Jean du Matz).
Guy Le Meneust qui avait travaillé avec tant de zèle pour le roi n’eut pas la joie suprême de recevoir Henri IV à son entrée dans Rennes le 9 mai 1598. Il se mourait au moment où le roi franchissait solennellement les portes de la ville ; et la harangue fut faite par son fils, Guy Le Meneust, nommé sénéchal à sa place.