Extrait
Chevaliers de Saint-Michel
Claude de Langan, seigneur du Boisfévrier, de la Ferrière, de Chanlain et des Portes, conseiller maître d’hôtel ordinaire du roy, capitaine du château de Rennes, bailly de Vendôme et gouverneur du Vendômois, admis dans l’ordre de Saint-Michel sous le règne de Charles IX, est rappelé sous le titre de chevalier de l’ordre du roi dans un acte original du 17 juin 1590 [(original, titres de la maison de Tuffin de la Roirie)] postérieur à sa mort arrivée dès le mois d’août 1570. Il étoit pourvu le 26 février 1558 (1559), de la charge de gouverneur et lieutenant-général du duché de Vendômois ; fut fait pannetier ordinaire de la reine le 23 novembre suivant, capitaine du château de Rennes le 1er septembre 1566, et bailly de Vendôme, le 25 octobre 1568. C’est de luy que parle M. de Brantôme dans la vie de la reine Catherine de Médicis. « Quand (dit-il), la Reine appelloit quelqu’un mon amy, c’est qu’elle l’estimoit sot ou qu’elle estoit en colère, si bien qu’elle avoit un gentilhomme servant nommé M. de Boisfévrier qui disoit le mot, quand elle rappelait mon amy : Ha ! madame, répondit-il, j’aimerois mieux que vous m’appellassiez votre ennemy, car c’est autant à dire que je suis un sot ou que vous estes en colère contre moy, ainsy que je connois vostre naturel dès longtemps ». [Il étoit fils de Guyon de Langan, seigneur de Boisfévrier, et de Jeanne Le Vayer. Ses armes de sable au léopard d’argent armé, langué et couronné de gueules.]
Claude de Langan avait été élevé près du roi comme enfant d’honneur. Ce fut le point de départ des faveurs qu’il reçut de la cour et qui s’étendirent à sa famille de son vivant et après sa mort. Peu de temps, en effet, après le jour où il fut nommé pannetier de la reine, Catherine de Médicis donna à son frère Lancelot de Langan, écuyer, seigneur des Portes et de Chesnay, l’abbaye de Saint-Hilaire d’Erbeste. Enfin lorsqu’il mourut, sa veuve Catherine de Gaston reçut le 20 août 1570 des lettres de la reine qui lui accordait la libre disposition de son château du Loir pour y demeurer avec sa fille jusqu’à la fin de ses jours.
René de Langan, seigneur et baron de Boisfévrier, de Villefeu, des Portes, de Montgiroult, de Montbouan, de Husson, de Furgon, des Changes, de Pescoux et de la Créneure, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy et chambellan du duc d’Anjou, admis dans l’ordre de Saint-Michel vers le règne de Charles IX, est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans deux actes des 3 octobre 1574 [(titres de messieurs du Vauborel)] et 24 août 1576. Il étoit deja gentilhomme de la chambre du duc d’Alençon le 10 may 1569 et passa ensuite au grade de chambellan de ce prince qui luy écrivit le neuf mars 1576 que « sachant ses moyens et l’affection qu’il avoit pour son party, il luy feroit un singulier plaisir de l’aider de tout ce qu’il avoit de pouvoir, et l’assuroit de son souvenir et de reconnoitre ses services, quand l’occasion s’en offriroit ». Il assista en 1580 aux États de Bretagne tenus pour la réformation de la Coutume, fut fait prisonnier de guerre pendant la Ligue par le duc de Mercœur, et paya 11000 écus pour sa rançon en 1592. Ce fut en considération des « services qu’il avoit rendus à la guerre où il avoit reçu plusieurs blessures et de la perte considérable qu’il avoit faite à l’entreprise de Fougères où il avoit été fait prisonnier » que le roy Henri IV l’exempta le 13 octobre 1597, du service au ban et arrière-ban. Il ne vivoit plus en 1621. [Il étoit fils de Tristan de Langan, chevalier, seigneur et baron de Boisfévrier, et de Jeanne de la Ferrière. Ses armes comme cy-devant.]
René de Langan, neveu du précédent, épousa en 1572 Marie de la Voue, dame de la Voue-Saint-Agil, de Saint-Vandrille et de Boisfranc Ce fut sur les pressantes sollicitations de cette dernière que le duc de Mercœur se décida à ouvrir à René de Langan les portes du château de Fougères où il était enfermé depuis près de trois ans. Le roi reconnut ses bons et loyaux services, non seulement en l’exemptant de paraître au ban et à l’arrière-ban, mais aussi en le dispensant de toute contribution pour ses terres et seigneuries.
Pierre de Langan, seigneur et baron du Boisfévrier, de Montgiroult, de Pescoux, de Montbouan, de la Vove, de Villefeu, de la Chevallerie, de Husson, de la Roche de Chalumeau, de Coulis, de Bannière, de Boisfranc, de Saint-Agil, des Mottes et de Saint-Vandrille, conseiller d’État d’épée, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, capitaine de 50 hommes d’armes de ses ordonnances, gouverneur de Verneuil, et lieutenant de la compagnie de 100 hommes d’armes du duc de Vendôme, assista aux États de Bretagne en 1629, et mourut dans l’intervalle des années 1630 et 1640. Il fut admis dans l’ordre de Saint-Michel vers le règne de Louis XIII, et on le trouve en conséquence qualifié chevalier de l’ordre du roy dans deux actes des 25 septembre 1619 [(titres de cette maison)] et 23 septembre 1640, ce dernier postérieur à sa mort. [Il étoit fils de René de Langan, seigneur et baron de Montgiroult et de Boisfévrier, chevalier de l’ordre du roy, et de Marie de la Vove. Ses armes comme cy devant.]
Pierre de Langan épousa par contrat du 26 septembre 1619 Sainte Lefebvre, dame des Mottes, fille unique et seule héritière de messire Jean-Jacques Lefebvre, seigneur des Roussières, procureur général au parlement de Bretagne. La Reine mère lui fit don le 10 décembre 1620 des rentes de la terre de Montbrault qu’il avait acquise judiciellement de la dame douairière du Hallay.
Cézar de Langan, marquis de Boisfévrier, seigneur et baron de Montgiroult, de la Vove, de Saint-Agil, de Pescoux, des Mottes, de Montbouan, de Saint-Vandrille et de Boisfranc, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, admis dans l’ordre de Saint-Michel sous Louis XIII, est qualifié en conséquence chevalier de l’ordre du roy dans un acte original du 23 septembre 1640 [(titres de cette maison)]. Il mourut dans l’intervalle des années 1653 et 1666. [Il étoit fils de Pierre de Langan, seigneur de Boisfévrier, chevalier de l’ordre du roy, et de Sainte Le Fevre. Ses armes comme cy devant.]
César de Langan naquit en 1620. Il épousa le 23 septembre 1640 Charlotte Constantin de la Lorie, fille de Gabriel, seigneur de la Fraudière, conseiller au parlement de Bretagne, conseiller du roi en ses conseils d’État et privé (lettres du 31 octobre 1649) qui mourut doyen du parlement le 19 juillet 1661, et de Gabrielle Lasnier. César de Langan qui possédait une fortune considérable, la dissipa entièrement ; et se trouva réduit, sur la fin de ses jours, à vivre d’une pension que lui faisait sa femme (articles communiqués par M. le baron René de Saint-Pem qui en a extrait les renseignements d’une copie du 27 février 1693 en sa possession, de l’induction d’actes et pièces fournis à la Réformation le 18 février 1669 par Gabriel de Langan, marquis de Boisfévrier).