Extrait
Chevaliers de Saint-Michel
Baudouin de Goulaines, sire de Goulaine, seigneur de la Guierche, du Palais, de la Hadinière, d’Acigné et de la Chapelle-Hulin, capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances du roy, admis dans l’ordre de Saint-Michel sous Charles IX, est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans une montre du 19 avril 1569 où est son sceau entouré du collier dudit ordre [(original, Bibliothèque du roy)], et encor dans un acte du 16 février 1575[1]. [Il étoit fils de Cristophle , sire de Goulaines, et de Claude de Montejean, sœur du maréchal de Montejean. Ses armes de gueules à 3 demi-léopards d’or, posés l’un au-dessus de l’autre ; parti d’azur à une fleur de lys d’or, et une demi fleur de lys de même, mouvante de la partition.]
Baudouin de Goulaines, troisième fils de Christophe, fut d’abord abbé commendataire de Saint-Gildas des Bois. Devenu l’aîné par la mort de ses deux frères, il épousa 1o le 23 septembre 1560 Antoinette Giraud ; 2o Claude des Hayes, dame des Fontenelles, veuve de René de Montecler. Il fut tué en 1574 à deux lieues du Mans par deux soldats ; et ne laissa point d’enfants. « L’an 1574... sur la fin de l’esté, fut tué auprès du village d’Aunaige, sur le chemin du Mans, à deux lieues de ladite ville, hault et puissant Baudoin de Goullayne par deulx soldatz tristrement » (registre de Goulaines). Les armes des Goulaines sont généralement connues sous une formule plus concise et plus remarquable que celle qui a été donnée par d’Hozier : Mi-parti d’Angleterre et de France.
[René de Goulaines (frère de Baudouin), colonel de l’infanterie et lieutenant général en Piemont, fut aussy décoré de l’ordre de Saint-Michel d’aprez des memoires, mais on n’a eu connaissance d’aucun titre qui le constate.]
René de Goulaines, frère aîné du précédent, mourut sans alliance en 1550.
Claude, sire de Goulaines, baron de Blaizon , vicomte de Guretguenevan, seigneur châtelain de la Guierche en Anjou, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un acte original du 22 septembre 1577 [(original, titres de la maison de Maillé)], mourut le 24 avril 1579. [Il étoit fils de Christophe, sire de Goulaines, et de Claude de Montejean, sœur du maréchal de Montejan. Ses armes comme ci devant.]
Claude de Goulaines, quatrième fils de Christophe, assista sous le nom de seigneur de Pommerieux aux États tenus à Nantes le 5 novembre 1669 ; et il est déjà qualifié chevalier de l'ordre du roi dans le procès-verbal en date de ce jour. Il avait épousé 1o en 1559 Jeanne de Boutteville, dame du Faouët, de Coëtquenan, du Saint, de Kerjean, etc., fille d’Yves et de Renée de Carné, et veuve d’Yves de Parcevaux, homme de grande littérature, qui reçeut le doctorat à Bologne en Italie, l’an 1551, dit une ancienne généalogie aux titres de MM. de Parcevaux ; 2o en 1574 il épousa Jeanne Pinart, veuve de Roland de Botloy et fille de Roland Pinart et de Catherine Taillart. « Le 14e jour d’avril 1579 mourut au Sainct feu de bonne mémoire hault et puissant messire Claude de Goullayne, et fut enterré dans la chapelle de Notre-Dame du Sainct, dans l’enfeu où il avoit faict austrefois aporter le corps de feu dame Jeanne de Bouteville, sa première femme » (registre de Goulaines).
Gabriel, sire de Goulaines, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy. et lieutenant de cent hommes d’armes de ses ordonnances sous la charge du duc de Vendôme, [avoit été fort attaché au duc de Mercoeur dont il commandoit la compagnie de chevaux légers,] est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans 2 actes des 5 septembre 1601 [(original, titres de cette maison)] et 18 septembre 1608. [Il mourut au mois de janvier 1608. Il étoit fils de Claude, sire de Goulaines, chevalier de l’ordre du roy, et de Jeanne de Boutteville. Ses armes comme cy devant.]
D’Hozier n’en dit pas long sur ce chevalier de Saint-Michel qui selon les expressions de Gui Autret « fut le plus considérable seigneur de Bretagne du parti du duc de Mercœur. Pendant les guerres de la Ligue, il fut maréchal de camp aux armées dudit duc, lequel luy délivra en diverses occasions plus de trente commissions qui se voyent aux titres de Goulaine ; et particulièrement par lettres données à Nantes le 15 février 1590, il l’établit lieutenant général de l’Union aux provinces d’Anjou et de Poitou… S’estant engagé dans ce party, Gabriel de Goulaine s’y arrêta avec une résolution qui passa jusques à l’opiniâtreté. Il y employa sa valeur, ses soins, son adresse et ses biens, ayant été obligé de vendre plusieurs terres et de s’endetter de plusieurs sommes, sans avoir voulu écouter aux offres avantageuses qui luy furent faites de la part du roy Henri IV, duquel il pouvoit espérer un bâton de maréchal, s’il n’eût plus considéré l’honneur d’une fidélité inviolable que le profit qu’il eût pu obtenir par la défection à son parti ».
En 1591 le bruit de sa mort se répandit parmi les royalistes ; la nouvelle en fut même portée à Henri IV qui écrivit le 14 juillet au duc de Montmorency : « J’ay eu advis que le duc de Mercœur a esté mal mené en Bretaigne en un combat qu’il a eu avec les nostres, où il y a perdu quantité des meilleurs hommes qu’il eust, entre aultres le sieur de Goullaines, qui estoit son maréchal de camp » (Lettres Missives III). « Le seigneur de Goulaine fit son traité particulier à Angers avec le roi Henri IV, le 15 mars 1598, quy porte que le roy lui octroie abolition générale pour luy, le seigneur du Faouët son frère, et tous ceux qui ont été sous leur commandement aux provinces de Bretagne, Anjou et Poitou ; nomme ledit de Goulaine pour être fait chevalier du Saint-Esprit à la première création et luy accorde la lieutenance de la compagnie d’hommes d’armes de César Monsieur, duc de Vendôme… » (Guy Autret). Gabriel de Goulaine avait épousé en septembre 1577 à peine âgé de 14 ans, Jeanne de Botloy, fille du premier mariage de Jeanne Pinart avec Roland de Botloy ; veuf, dès l'année 1382, il épousa en 1585 Marguerite d’Avaugour de Bretagne, fille d’Odet, chevalier de l'ordre du roi, et de Renée de Coësmes. M. Arthur de la Borderie a publié dans le Ier volume des Mélanges littéraires de la Société des Bibliophiles bretons une remarquable étude sous ce titre : Le Livre de Marguerite de Bretagne. Nous y renvoyons le lecteur ; il y verra que Gabriel de Goulaine, « esprit cultivé, lettré, poète à ses heures, » avait trouvé une compagne digne de lui. Il eut le malheur de la perdre, dès l’année 1599 ; et mourut lui-même, au château de Goulaine le 20 janvier 1607.
Jean de Goulaines, seigneur et baron du Faouët et de Poulmic, est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un arrêt du parlement de Bretagne du 21 juin 1608 [(titres de cette maison). Il mourut avant l’an 1634. Il étoit fils de Claude, sire de Goulaines, chevalier de l’ordre du roy, et de Jeanne de Bouteville. Ses armes comme cy devant].
Jean de Goulaine, seigneur de la Ruffelière en Poitou, joua comme son frère un rôle très important dans les guerres de la Ligue pendant lesquelles il fut maréchal de camp du duc de Mercœur, et son lieutenant-général aux évêchés de Cornouailles et de Léon. Il fut maintenu par le traité de capitulation de son frère Gabriel dans la charge de capitaine du ban et arrière-ban desdits évêchés. Il avait épousé Anne de Plœuc, fille de Vincent, chevalier de l'ordre du roi, et de sa première femme Anne du Chastel.
Notes
- ↑ Cet acte n’est pas cité dans la première partie de l’ouvrage.