Famille de Rosmadec

Extrait

Chevaliers de Saint-Michel

Tanneguy de Rosmadec, sire de Rosmadec, baron de Molac, de Tyvarlan, de la Chapelle, de Pontecroix et de Sérent, vicomte de Bignan, capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances du roy et lieutenant général pour Sa Majesté en Bretagne, fut nommé chevalier de l’ordre de Saint-Michel le 18 février 1568 [(Histoire généalogique de cette maison, Paris, 1644, page 21)] et en reçut le collier des mains du vicomte de Martigues, chevalier du même ordre [(recueil manuscrit des chevaliers de Saint-Michel fait en 1620 par Pierre d’hozier, gentilhomme ordinaire de la maison du roy, Bibliothèque du roy)]. Il assista en 1573 aux États de Bretagne qui le députèrent pour porter les cahiers au roy Charles IX. Ce monarque luy ayant donné l’année suivante une des lieutenances générales de la province, et ce seigneur étant venu à Rennes pour se faire recevoir au Parlement, il apprit par un courrier la mort du roy, dont il conçut tant de chagrin qu’il en mourut, le 17 juin 1574. [Il étoit fils d’Alain, sire de Rosmadec, et Tyvarlan et de Pontecroix, baron de Molac, de la Chapelle et de Sérent, vicomte de Bignan, maréchal des camps et armées du roy en Bretagne, capitaine d’une compagnie de gendarmes, commandant la noblesse de la Basse Bretagne, et de Jeanne du Châtel. Ses armes écartelé au 1 pallé d’argent et d’azur de 6 pieces ; au 2 de gueules à une fasce d’hermines ; au 3 de gueules à 4 macles d’argent posées 2 et 2 ; au 4 d’azur au lyon d’argent et sur le tout d’azur au château sommé de 3 tours d’or.]

Tanneguy de Rosmadec épousa 1o le 7 septembre 1558 Marie de Bouteville, fille d’Yves et de Renée de Carné ; 2o en 1561 Marguerite de Beaumanoir, fille de Jacques et d’Adelice de la Feuillée. A l’époque où le Père du Paz composa l’Histoire généalogique de la maison de Rosmadec (Rennes, Yvon, 1629), les archives de cette famille possédaient un document très intéressant pour l’ordre de Saint-Michel, et que d’Hozier n’a pas connu. Le Père du Paz rappelle en effet (page 100) qu’en l’inventaire de la maison de Rosmadec « se void la commission et mandement que le roy Charles IX adressa à son amé et féal cousin le sieur de Martigues, chevalier de l’Ordre, pour de par luy présenter et bailler le collier dudit Ordre aux sieurs de la Guierche (Tournemine), du Breil, de Bretagne, de Tyvarlan, de Kersimon (du Chastel), de Sourdeval, de Coëtquen, de Goulaines, de Carné, de Guémadeuc, d’Acigné et de la Moussaye (Gouyon), donnée à Paris le dix-huictième jour de février 1568, signée Charles, et plus bas par le roy, chef et souverain dudit Ordre, Robertet ». Nous sommes heureux que le Père du Paz n’ait pas laissé perdre le souvenir de cette promotion toute bretonne à l’Ordre de Saint-Michel. Les détails qu’il nous a conservés sont très instructifs et permettent de fixer à une date précise, jusqu’à présent incertaine, l’admission dans l’ordre de quelques-uns des chevaliers ci-dessus désignés.

Marc de Rosmadec, seigneur de Pontecroix, du Pontcallec, de Largentaye, de Trépillon et de Kergu, etc., capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances du roy et gouverneur de Dinan en Bretagne, né vers l’an 1528, fut honoré de l’ordre de Saint-Michel par le roy Charles IX ; et on le trouve qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un acte du 5 octobre 1569 [(titres de la maison de Lesquen de Carmené)] ; il fut député de la noblesse de l’évêché de Cornouailles pour la réformation des Coutumes de la Bretagne en 1575, et vivoit encore en 1593. [Il étoit fils d’Alain, sire de Rosmadec, et de Jeanne du Châtel. Ses armes écartelé au 1 palé d’argent et d’azur de six pièces, au 2 de gueules à une fasce d’hermines, au 3 de gueules à trois macles d’argent posées 2 et 1, au 4 d’azur au lion d’argent, et sur le tout d’azur à un château sommé de trois tours de même.]

Marc de Rosmadec épousa 1o Jeanne de Montbourcher, dame de Largentaye ; 2o Guillemette de la Vallée, deuxième fille de Jean, seigneur du Ros, de Saint-Jouan, chevalier de l’ordre, et de Bonne Glé de la Costardaye.

Claude de Rosmadec, sire de la Chapelle, seigneur de l’Isle, de Saint-Jouan et de Ros, etc., commandant la noblesse de l’évêché de Dol, fut nommé chevalier de l’ordre de Saint-Michel le 29 may 1570 par commission dattée du Mont-Saint-Michel et en reçut le collier des mains du sire de Rosmadec, son frère, chevalier du même ordre [(Histoire généalogique de cette maison, par Pierre d’Hozier, à la suitte de la Science heroïque de la Colombiere, Paris 1644, page 21)] ; il assista en 1580 aux États de Bretagne tenus pour la réformation des Coutumes de cette province. [Il étoit fils d’Alain, sire de Rosmadec, et de Jeanne du Châtel. Mêmes armes que le sire de Rosmadec son frère, chevalier du même ordre.]

Claude de Rosmadec épousa le 29 juillet 1566 Bertranne de la Vallée, dame de Saint-Jouan, fille aînée de Jean, chevalier de l’ordre, et de Bonne Glé de la Costardaye.

Sébastien, marquis de Rosmadec, comte des Chapelles, vicomte de Trébimel et de Pléharel, baron de Molac, de Tyvarlan, de Pontecroix, de Rostrenen, de la Hunaudaye, de Montafilant, de Penhoët, de Sérent et du Mesnil-Garnier, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, capitaine de cent hommes d’armes de ses ordonnances, colonel et mestre de camp général de l’infanterie françoise en Bretagne, gouverneur de Dinan, désigné maréchal de France et nommé chevalier de l’ordre du Saint-Esprit en 1599, avoit été admis dans celui de Saint-Michel sous Henri IV, et n’ayant pas été reçu dans l’ordre du Saint-Esprit, il continua toujours de prendre la qualité de chevalier de l’ordre du roy, qu’on lui trouve dans un acte du 24 may 1622 postérieur à sa mort [(titres de la maison de Montaigu en Normandie)], dans l’Histoire des maisons illustres de Bretagne par du Paz imprimé à Paris en 1619, dans l’Histoire de la maison de Montmorency par du Chêne, imprimé aussy à Paris en 1624, page 314, et enfin dans l’Histoire généalogique de la maison de Rosmadec par la Colombière imprimé en 1644, page 22, où se trouvent aussy, à quelques pages devant, les VIII quartiers paternels de Sébastien, marquis de Rosmadec, son fils, dont l’écusson, ainsy que celui dudit Sébastien son père, est entouré du collier de l’ordre de Saint-Michel. Le marquis de Rosmadec étoit né en 1567 ; [officier très brave (dit M. de Thou)] il commença à se faire connoître par ses services distingués sous le règne d’Henri III, qui [voulant récompenser en sa personne les anciens services de sa maison] érigea en marquisat sa terre de Tyvarlan et celle des Chapelles en comté par ses lettres patentes du mois de novembre 1576, le nom du marquisat de Tyvarlan ayant depuis été changé sous le nom de Rosmadec par autres lettres patentes du roy Henry IV du mois d’août 1608. En 1587, à son retour d’Italie, il obtint la cornette blanche de l’armée royale que commandoit le prince de Conty, et le 27 février 1589 il eut ordre de lever une compagnie de gendarmes. Il acquit sous le règne d’Henri IV la réputation d’un des plus valeureux hommes de ses armées, éloge qu’il reçut plusieurs fois de la bouche de ce monarque, et notamment en présence de toute la cour un jour que le duc de Savoye vint le voir. Il continua de servir en Bretagne tout le temps de la guerre particulièrement aux sièges de Montcontour, de Guingamp, de Lamballe, de Morlaix en 1594 où il commandait l’infanterie, de Douarnenez, de Crozon, du Plessis-Bertrand et de Comper où il eut de rudes assauts à soutenir. Le combat de Loudéac, la retraite du Guildo, la bataille de Kermerch, où il commandait en chef, furent encor pour luy de nouvelles occasions de se signaler. Dans cette dernière affaire le champ de bataille luy demeura. Il donna encore de nouvelles marques de valeur dans l’attaque et défaite des ennemis au bourg d’Audierne et fut blessé dans presque toutes ces actions. Il réduisit depuis à l’obéissance du roy la ville de Dinan qui avoit toujours été le refuge du party contraire, et en obtint le gouvernement. Sa Majesté luy écrivit dans cette circonstance une lettre entièrement de sa main. Le baron de Molac étoit déjà pourvu en 1593 d’une charge de gentilhomme ordinaire de la chambre du roy[1]. Il présida aux États généraux de Bretagne tenus à Rennes en cette même année, et les années suivantes 1595, 1598 et 1600, à ceux tenus à Vannes en 1610, et à plusieurs autres encor, dans toutes lesquelles assemblées on reconnut toujours son zèle pour le service du roy et son attachement à sa patrie. [Des services aussi distinguez et multipliez méritoient bien quelques récompense de marque.] [en 1599,] quelque temps après, le roy luy donna ordre de lever un régiment de 20 compagnies composées de 2000 hommes, et depuis encore, d’après le projet qu’eut Sa Majesté de mettre sur pied une grande armée, sous les ordres du duc de Vendôme son fils, elle luy enjoignit de rétablir sa compagnie de gendarmes, qui en moins de 3 semaines fut entièrement complétée, et de tout ce qu’il y avoit de gens qualifiés de la province. L’on prétendoit même alors qu’il ne s’en étoit jamais vu une plus belle. Dans ces entrefaites le baron de Molac eut le malheur de perdre le roy son maître et son bienfaiteur dont il attendait encore le grade de maréchal de France[2], qu’il luy avoit promis au rendez-vous général de l’armée et qui le destinait aussy pour l’un des quatre par l’avis desquels le duc de Vendôme devoit se gouverner. Le chagrin que le baron conçut de cette mort doublement sensible par la manière tragique dont elle arriva, ses fatigues de la guerre et ses blessures le conduisirent au tombeau, le 4 septembre 1613. Avant de mourir il recommanda à ses enfants la crainte de Dieu, le service du roy et la parfaite union et amitié entr’eux. Son corps fut déposé dans l’église des Carmes à Rennes, et, au bout de 40 jours on lui fit un service magnifique, après lequel on le transporta à Pontecroix. Toutes les paroisses de la ville de Rennes, les différents ordres religieux, la musique de la cathédrale, l’évêque de Saint-Malo, qui célébra l’office en l’absence de celui de Rennes, 300 gentilshommes tous en deuil, le Parlement, le siège présidial, et toute la maison de ville accompagnèrent le cortège jusqu’à l’une des portes de la vile, suivis d’une foule innombrable de peuple qui témoignoit par ses pleurs le regret qu’il avoit de la perte de leur bienfaiteur. Le corps fut mis ensuite dans un carrosse à six chevaux caparaçonnés de noir avec des croix blanches semées d’écussons, et conduit ensuite à Pontecroix, accompagné de toute sa maison en deuil à cheval. Son cœur fut porté à Dinan par l’évêque de Saint-Malo, et de même avec grand appareil. [Il étoit fils de Tanneguy, sire de Rosmadec, baron de Molac, chevalier de l’ordre du roy, et de Margueritte de Beaumanoir. Ses armes écartelé au 1 et 4 de gueules à 9 macles d’argent, 3, 3 et 3 ; au 2 d’azur au château donjonné de 3 tours de même, au 3 de gueules à la fasce d’hermines ; au 4 d’azur au lyon d’argent morné, et sur le tout pallé d’argent et d’azur de six pièces.]

Sébastien de Rosmadec épousa 1o en 1588, Françoise de Montmorency, dame du Hallot, fille de François, seigneur du Hallot, chevalier de l’ordre du roi, et de Claude Hébert d’Aussonvilliers, qui mourut en 1599, au château de Dinan ; 2o en 1600 Jeanne de la Motte, dame du Vauclerc et de la Hunaudaye, veuve de François de Colligny et de Jean de Rieux d’Assérac, et fille de Joseph de la Motte et de Catherine Tournemine.

Mathurin de Rosmadec, seigneur et baron de Saint-Jouan, du Ros, de Comper, de Gaël, de Quédillac et d’Illifau, est qualifié chevalier de l’ordre du roi dans un acte original du 30 avril 1616 [(original, titres de la maison de Kerhoent). Il étoit fils de Claude de Rosmadec, sieur de la Chapelle, chevalier de l’ordre du roy, et de Bertranne de la Vallée. Ses armes comme cy avant].

Mathurin de Rosmadec, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, épousa le 1er juin 1605 en l’église paroissiale de Saint-Léry, Jeanne de Trogoff, dame des Fontenelles, de Ponteven et de Pontglou, fille aînée de Pierre de Trogoff, conseiller au parlement de Bretagne, et de Gillette d’Avaugour. « Elle était belle et vertueuse ; et apporta à son mari plus de 100.000 écus de biens » (Généalogie des Rosmadec, par P. D’Hozier). Mathurin de Rosmadec mourut en son château de Comper ; et fut inhumé le 9 avril 1682 « sous les pierres tombales, au proche du banc de sa seigneurie, dans le chanceau de l’église de Concoret » dont il était supérieur et fondateur (Archives du Morbihan, E, sup. 620).

Sébastien, marquis de Rosmadec, comte des Chapelles et de Crozon, baron de Molac, de Tyvarlan, de Pontecroiz, de Penhoët, du Juch, de Sérent et de Rostrenen, vicomte du Besso et du Bignan, conseiller d’État d’épée, gouverneur de Dinan et de Quimper-Corentin, fut honoré de l’ordre de Saint-Michel sous Louis XIII, et l’on voit l’écu de ses armes entouré du collier de cet ordre dans ses VIII quartiers paternels qui précèdent de quelques pages la généalogie de cette maison par La Colombière, imprimé à Paris en 1644. Ce seigneur nourry dans sa jeunesse auprès du Dauphin fut connu à la cour sous le nom de marquis de Molac, que son père avoit rendu si célèbre et fut mis (dit la Colombière) à l’académie du sieur de Benjamin, où il se rendit très adroit à tous ses exercices et particulièrement à la course de bague : « Il fut (continue-t-il) un des beaux et heureux gendarmes de son temps et gagna plus de 30 bagues aux assemblées de noces, batémes et autres cérémonies où il se rencontra ». Il présida aux États de Bretagne tenus à Rennes en 1621 et fut député vers le roy à cette occasion. L’année suivante, il accompagna Sa Majesté au voyage qu’elle fit dans le Bas-Poitou contre M. de Soubise et ensuite au siège de Royan. En 1625 M. de Soubise ayant formé le projet de se rendre maître de la ville de Blavet, le marquis qui étoit alors à Molac monte à cheval accompagné de plus de 100 gentilshommes et luy fait abandonner la ville où il s’étoit retranché. Cette circonstance fut pour luy très onéreuse ; mais il en fut bien dédommagé par l’honneur qu’il y acquit. Il suivit encore le roy à son voyage de Bretagne en 1626, et fut le premier député de la noblesse des États tenus à Nantes en la même année pour passer leur traité avec Sa Majesté. Il eut ordre ensuitte de lever un régiment de gens de pied, ce qui n’eut point d’exécution, ayant reçu depuis des ordres contraires ; obtint en 1634 le gouvernement de Quimper, et fut pourvu de celui de Dinan en 1643, [et donna dans toutes les occasions où il se trouva des preuves de sa valeur et de son attachement au service du roy]. Il mourut en 16… [Il étoit fils de Sébastien, marquis de Rosmadec, chevalier de l’ordre du roy, depuis nommé à l’ordre du Saint-Esprit, et de Françoise de Montmorency. Ses armes au 1er pallé d’argent et d’azur de 6 pièces ; au 2d d’or à la croix de gueules cantonée de 16 alérions d’azur ; au 3 de gueules à neuf macles d’argent posées 3, 3 et 1 ; au 4 d’azur à onze billettes d’argent posées 4, 3 et 4 ; et sur le tout d’azur à 3 fleurs de lys d’or 2 et 1 et une cotice de gueules sur le tout en bande chargée de 3 lyonceaux d’argent.]

Sébastien de Rosmadec épousa en mai 1616 Renée de Kerhoënt, fille aînée de François, chevalier de l’ordre du roi, et de Jeanne de Botigneau, « le plus considérable parti qui fût lors dans la Bretagne » (P. d’Hozier, Généalogie des Rosmadec). Ce mariage fit entrer dans la famille de Rosmadec le splendide château de Kergournadech, dont Marc Vulson de la Colombière nous a conservé le plan et le dessin (Idem).

Guillaume de Rosmadec, vicomte de Mesneuf, sire et châtelain de la Ville-Solon, seigneur de Saint-Didier et de Buhen, conseiller chambellan ordinaire du roy, commandant à Gouëllo en Bretagne et gouverneur de Vitré (maison différente de la précédente, portant d’autres armes), est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un acte du 10 juin 1576 [(titres de messieurs du Boisgelin de Mesneuf)], ainsy que dans le recueil manuscrit concernant l’ordre de Saint-Michel fait en 1620 par Pierre d’Hozier, gentilhomme ordinaire de la maison du roy (Bibliothèque du Roy). Ce fut luy qui obtint du roy des lettres d’érection de la terre de Mesneuf en vicomté [en considération de ses services. On ignore sa filiation. Ses armes d’or à 3 jumelles de gueules en fasce].

Guillaume de Rosmadec était chevalier de l'ordre du roi dès l'année 1573 ; et il est nommé avec cette qualité dans ses provisions de gouverneur de Vitré, en date du 17 janvier de cette année (original titres de M. Anatole de Barthélémy). En 1578 il était grand-veneur, grand-maître et général-réformateur des eaux et forêts de Bretagne (Dom Morice, Français 11.549). M. Anatole de Barthélémy a publié dans la préface de ses Documents Inédits sur l’Histoire de la Ligue en Bretagne une curieuse analyse des livres de dépenses de Guillaume de Rosmadec. Il en résulte que Guillaume de Rosmadec eut une conduite plus que prudente pendant les guerres de religion, et qu’il sut éluder la nécessité de prendre parti. Tantôt en relations avec les Ligueurs, tantôt en amitié avec les royalistes, aux chefs desquels il envoie du poisson, il ne put cependant préserver sa maison de Buhen qui fut pillée pendant la nuit de la fête Saint-André en 1590, par 50 soldats de la garnison de Quintin. Il avait d’ailleurs plus d’un motif pour être prudent. Le souvenir de la surprise de Vitré par Jean du Matz en 1574, alors qu’il venait à peine d’en être nommé gouverneur, s’était sans doute gravé dans sa mémoire. Il avait ouvert les grands appartements du château de Vitré à l’occasion d’un mariage célébré pendant les fêtes du carnaval ; et c’était au milieu des réjouissances et de la quiétude du plaisir que Jean du Matz et ses hommes étaient tombés sur lui et l’avaient emmené en captivité, après s’être emparés du château et de la ville.

Guillaume de Rosmadec, vicomte de Mesneuf, était chevalier de l'ordre du roi en 1632 d’après M. de Courcy (Nobiliaire, tome III). Pendant cette année, il obtint de Louis XIII l’érection en châtellenie, sous le nom de Buhen, des terres de Buhen et de Lantic, paroisse de Plourhan (Archives de la Loire-Inférieure, B. 1238), que le premier Guillaume de Rosmadec avait acquises de Jacques Le Porc de la Porte, baron de Vezins et de Pordic (Archives des Côtes-du-Nord, B. 179). Il mourut en 1640. L’on a cru assez volontiers jusqu’à présent que ce châtelain de Buhen était le même Guillaume de Rosmadec que celui qui a fait l’objet de la notice précédente. Mais M. de Courcy (Nobiliaire, tome II) a établi la distinction entre le grand-veneur et le chevalier qui nous occupe.

[Marc de Rosmadec, seigneur du Plessis, de Kerlutu (paroisse de Belz), de Kernio, de Kerlegan, de l’Espinay, de Bransquer (paroisse de Pluneret), de Lesnevé et de Praderouais, fils de Jean de Rosmadec, seigneur des dittes terres, et de Margueritte Jégo. Ses armes pallé d’argent et d’azur de six pieces. Il est cité par des auteurs connus, des manuscrits ou mémoires, comme chevalier de l’ordre de Saint-Michel depuis Charles IX jusqu’à Louis XIV, mais sa qualité de chevalier n’est point suffisamment établie.]

Marc de Rosmadec est qualifié chevalier de l'ordre du roy dans les quartiers de noblesse dressés en 1656 et 1663 pour la réception dans l’ordre de Malte de ses petits-fils Marc-Jacinte et François de Rosmadec (Bibliothèque de l’Arsenal). Il épousa Marguerite de Quistinic, fille de Julien et d’Anne de Pargas.

Sébastien de Rosmadec, seigneur du Plessix, de Lepinay, de Bransquer, de Kernicol, de Kerlegan, de Lesnevé, de Praderouais, de Kerlutu, fils du précédent, est qualifié chevalier de l’ordre du roi dans les quartiers dressés pour la réception de ses fils dans l’ordre de Malte. Il avait épousé Julienne Bonnier, fille de Jean, sénéchal de Rennes, et de Catherine de Channay (Bibliothèque de l’Arsenal).

Notes

  1. Il est ainsi qualifié dans un acte de 1593 Messire Sebastien de Rosmadec, seigneur et baron de Molac, Tivarlan et Pontecroix, gentilhomme ordinaire de notre chambre, capitaine de cinquante hommes d’armes de nos ordonnances, et colonel de l’infanterie françoise en notre païs de Bretagne (Bibliothèque nationale de France, département des manuscrits, Manuscrit Français 31231, Nouveau d’Hozier 6), dossier Alègre, folio 3.
  2. Jean-François d’Hozier, dans la première partie de l’ouvrage, met « le roy […] qui avoit promis le faire maréchal de France ».
Cet extrait est long, cliquez ici pour tout afficher...

Réformation de la noblesse (1668-1671)

Cette famille ne semble pas avoir produit lors de la Réformation.