René de Montejean^[1], sire et baron de Montejean et de Combourg, seigneur de Cholet, de Beaupréau et de Sillé, maréchal de France, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, capitaine de cent hommes d’armes de ses ordonnances et gouverneur de Piémont, fut amis dans l’ordre de Saint-Michel dans l’intervalle des années 1530 et 1532 [(il n’étoit point encore décoré de cet ordre en 1530)], et il paroit même constant que le roy François I^er l’en décora en cette derniere année lorsqu’il fut fait président des États à l’occasion de la réunion du duché de Bretagne à la Couronne. On le trouve en conséquence qualifié chevalier de l’ordre dans un état des officiers domestiques de la Maison du roy des derniers jours de fevrier 1532 (1533) [(Bibliothèque du juge d’armes de France)] ainsy que dans une montre du 28 octobre 1538, de chevalier de l’ordre du roy dans plusieurs quittances qu’il donna au trésorier de l’Épargne les 2 janvier 1538, 15 may, 14 et 15 août et 30 septembre 1539. Il avoit été d’abord valet tranchant du roy en 1520 ; il fut fait prisonnier en 1523 dans un combat livré dans le Milanez, et eut le même sort à la bataille de Pavie en 1525 où il fut dangereusement blessé ; accompagna le seigneur de Lautrec dans toutes ses expéditions d’Italie. Il est compris aux gages de 1200 livres dans les états des gentilshommes de la chambre de François I^er depuis 1528 jusques en 1536, commendoit déjà à cette époque une compagnie de cent hommes d’armes, et réduisit la ville de Turin à l’obéissance du roy. Il avoit obtenu de Sa Majesté le 20 octpobre 1530 une gratification de 12000 livres en récompense des très recommendables services qu’il luy avoit rendus à l’exercice de ses guerres et armes deça et delà les monts. Il fut battu et fait prisonnier à Brignolles en Provence par une troupe d’impériaux, et ayant obtenu son élargissement, il passa en piémont dont le roy le nomma gouverneur au mois de decembre 1537. Il fut élevé à la dignité de maréchal de France au mois de février suivant, jouissant dès lors de 3000 livres de pension à la Cour qui à cette époque fut portée à 10000 livres ; obtint le 11 août 1539 une gratification de ses grands, vertueux et recommendables services et des dépenses qu’il étoit obligé de faire en Piémont, et mourut en la même année. Brantôme qui en parle dans ses hommes illustres comme d’un capitaine celebre dit qu’il fut comparé « en son temps à Monsieur de Lautrec sur sa présomption et sa gloire, laquelle fut telle qu’estant lieutenant de roy en Piedmont il fut si présomptueux de traiter avec le marquis del Gouast, d’avoir entr’eux des ambassadeurs… ce que le roy François trouva fort sot, etc. ». [Il étoit fils de Louis de Montejan, seigneur de Montejan, et de Jeanne du Châtel. Ses armes d’or fretté de gueules.)]

Il est cité comme chevalier de l’ordre du roy dans l'Histoire généalogique des barons de Chasteaubriand par le père du Paz (page 40). Il avait épousé Philippe de Montespedon, héritière elle aussi de grands biens en Bretagne.