N… de Kerguisé, seigneur de Kerguisé et de la Saudraye, lieutenant général du ban et arrière-ban du diocèze de Vannes, est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans les titres de MM. Le Sénéchal de Kerguisé en Bretagne, mais il n’est point dit à quelle époque il vivoit. [On ignore sa filiation. Il est probable que ce chevalier de l’ordre étoit issu de la maison de Kerguezec en Bretagne dont les armes étoient écartelé au 1 et 4 d’argent à un chêne de sinople arraché, au 2 et 3 d’azur plein.]

D'Hozier se trompe en attribuant ce chevalier de Saint-Michel à la famille de Kerguesec. Il appartenait à celle de Kerguisec qui se fondit en Le Seneschal vers la fin du 16^e siècle ou le commencement du 17^e par le mariage de Jeanne de Kerguisec avec Tangui Le Seneschal, et qui portait pour armes : vairé d’or et d’azur au chef de gueules. Dès le 23 février 1573 il était lieutenant du ban et arrière-ban du diocèse de Vannes, et Georges de Bueil, seigneur de Bouillé, lieutenant-général au gouverneur de Bretagne, demanda à cette date aux commissaires des monstres et revues des gentilshommes de l’évêché de Vannes de l’exempter de la comparution, parce qu’il le retenait près de lui pour son service (Dom Morice, volume III, colonne 1396). Il embrassa la cause de la Ligue ; et c’est évidemment lui qui est visé dans le passage suivant du journal de Jérôme d’Aradon (colonne 247) : « Le mesme jour (30 septembre 1590) j’escrivis à mon frère du Plessix pour Mademoiselle de Bringuam, laquelle l’on avait fait entendre à MM. du Conseil d’Estat de Nantes qu’elle avait été enlevée par force par le sieur de la Sauldraye-Kerguisec, et qu’il l’avoit menée au chasteau du Sussigno, auquel lieu le sieur de Montigny luy avoit fait toutes les honnestetez dont il s’estoit peu adviser, comme il est sage et prudent gentilhomme que j’aime, lequel la vint reconduire ici le 19 de ce mois avec le sieur de la Sauldraye ».