Extrait
Chevaliers de Saint-Michel
René de la Chapelle, seigneur de la Roche-Giffart, de Sion et de Fougeray, est rappelé sous le titre de chevalier de l’ordre du roy dans un acte du 31 juillet 1608 postérieur à sa mort [(titres de cette maison)]. C’est de luy vraisemblablement dont parle le Père Daniel dans son Histoire de France sous le nom de Rochegifar qui accompagna le prince de Dombes au siège de Guincamp en 1591. [Grave officier (dit M. de Thou) qui avoit toujours servy le roy avec beaucoup d’ardeur, accompagna le prince de Dombes qu siège de Guingamp en 1591, et fut tué au siège de Fougères en 1595. On ignore sa filiation. Ses armes d’argent à six annelets d’azur posés 3, 2 et 1.]
René de la Chapelle était fils de Mathurin et de Catherine Thierry. Il portait la cornette du Prince de Dombes aux journées de la Croix de Malhava. Il commandait l’infanterie au siège de Crozon, où il combattit valeureusement. Il fut tué au siège du château de Fougeray, et non de Fougères, comme l’a écrit de Thou. Ce château qui lui appartenait était tombé aux mains de la Ligue. Le seigneur de Saint-Luc qui commandait l’attaque avait envoyé Montmartin à Rennes pour y prendre deux canons. Quand les Ligueurs aperçurent les canons, ils se rendirent ; mais le seigneur de Fougeray, René de la Chapelle, était au nombre des morts.
Louis de la Chapelle, son fils, seigneur de la Roche-Giffard, est qualifié chevalier de l'ordre du roi dans l’acte de tutelle du 11 août 1590 d’Hélène de Beaumanoir, fille de Toussaint et d’Anne de Guémadeuc (Copie au fonds des Blancs-Manteaux, Bibliothèque nationale). Il épousa Marguerite Tillon, dame de Varennes, et en eut Samuel, qui suit.
Samuel de la Chapelle, seigneur de la Roche-Giffart, était chevalier de Saint-Michel vers 1649 d’après M. de Courcy (Nobiliaire, tome III). Il est également qualifié chevalier de l’ordre du roi dans une notice sur la baronnie de la Roche-en-Nort (Généalogie des Cornulier). II épousa Françoise Marec, fille de Pierre, comte de Montbarot, seigneur du Plessis-Balisson et de la Martinière, et de Béatrix d’Acigné.
Henry de la Chapelle, marquis de la Roche Giffart, seigneur de Fougeray, de Sion, de Montbarot, de Careil, etc., mestre de camp d’un régiment d’infanterie, est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans une attestation qu’il donna le 17 décembre 1635 [original, titres de messieurs Barrin des Ruilliers]. Il fut tué au combat de Saint-Antoine [à Paris en 1652. Il étoit fils de Samuel de la Chapelle, chevalier, seigneur de la Roche-Giffart, et de Françoise Marec. Ses armes d’argent à 6 annelets d’azur posés 3, 2 et 1].
Henry de la Chapelle épousa Marguerite de Chamballan, sa cousine germaine, fille de Paul, chevalier de l'ordre du roi, et d’Esther de la Chapelle. Outre les seigneuries indiquées ci-dessus, il possédait encore les terres de Chamballan et la baronnie de la Roche-en-Nort. Il tenait cette dernière de sa mère, Françoise Marec, qui l’avait échangée le 4 août 1526 avec Louis de Rohan et Anne de Rohan sa femme, contre la terre de Crerain, près Saint-Brieuc. M. de Cornulier, dans la généalogie de sa famille, a consacré une intéressante notice à cette baronnie qui s’étendait sur plus de 15 paroisses, et avait droit sur toutes les marchandises passant en Loire devant la ville d’Ancenis. Il serait peut-être curieux d’en compléter les renseignements, en recherchant pour quels motifs la baronnie de la Roche-en-Nort fut saisie, entre les années 1626 et 1685, sur un des seigneurs de la Chapelle, celui qui nous occupe, ou son fils qui portait également le prénom d’Henri. Les Archives de la Loire-Inférieure possèdent une pièce ainsi désignée dans l’Inventaire (E 527) : « Arrêt du Parlement ordonnant la publication des enchères ouvertes sur la terre de la Roche-en-Nort, saisie sur Henry de la Chapelle, chevalier, marquis de la Roche-Giffard, à à la requête du chapitre de Saint-Pierre de Nantes et de Samuel Bédé, seigneur de Loisellière ». Henry de la Chapelle jouissait d’ailleurs d’une grande fortune. C’est de lui que le cardinal de Richelieu écrivit au sujet d’une réclamation relative à l’entretien de ses soldats : « La Roche-Giffard est un homme riche et de bonne volonté qui peut faire subsister son régiment » (janvier 1636). Une autre lettre du Cardinal nous apprend qu’Henry de la Chapelle commandait en août 1636 dans la forteresse de Ham sous les ordres du gouverneur du Buisson, avec lequel il n’était pas en bonne intelligence. Il avait même écrit au roi « que Buisson se préparait mal à se défendre, et que pour luy il respondoit que tous ses officiers et tous ses soldats feroient leur debvoir ». Les circonstances étaient graves ; les gouverneurs de la Capelle, du Catelet et de Corbie venaient de s’attirer de la part de Richelieu des reproches de « lascheté, trahison et perfidie ». La lettre du Cardinal prouve d’ailleurs qu’il espérait en la vaillance de la Roche-Giffard, mais qu’il n’avait pas moins de confiance en celle de du Buisson.