Cette famile n'a pas produit lors de la Réformation de la noblesse.
Cette famile n'a pas produit lors de la Réformation de la noblesse.
Le seigneur de Kerdréan assista aux États tenus à Nantes le 5 novembre 1569 et il est qualifié chevalier de l'ordre du roi dans le procès-verbal en date de ce jour (Registre du greffe des États de Bretagne, copie, Bibliothèque Nationale, Français 8275). Il s’agit ici de René d’Aradon, fils d’Olivier, et de Catherine de Languevoez, dame de Quinipily. Il épousa Claude de Queho ou Guiho, dame de la Grandville, fille de Guyon, seigneur de la Muce, et de Sébastienne d’Yvignac ; et fut père de René et de Jérôme d’Aradon, chevaliers de l’ordre. Il était connu sous le nom de sieur de Kerdréan ; et son fils Jérôme le désigne souvent ainsi dans son journal, où nous voyons qu’il vivait encore à l’époque des guerres de la Ligue.
René d’Aradon, seigneur d’Aradon, de Kerdréant, de Kerbrat, de la Grandville et du Plessis, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, capitaine de 50 hommes d’armes de ses ordonnances, gouverneur de Vannes et d’Auray, qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un titre du 10 février 1578 [(titres de la maison de Quelen de Siant-Bihy)], prit le party de la Ligue, et obtint ensuitte des lettres de grace du roy Henry IV au mois de février 1598 pour avoir pris les armes contre luy. [On ignore sa filiation. Ses armes de sable à sept macles d’argent posées 3, 3 et une.]
René d’Aradon était fils de René (voyez Kerdréan) et Claude de Queho (Dom Morice), dame de la Grandville. Il épousa Gillette de Montigny, fille de Guillaume, chevalier de l’ordre du roi, et de Perrine Drouillart. Il se démit du gouvernement de Vannes et d’Auray en 1624 en faveur de Pierre de Lannion qui avait épousé Renée sa fille unique.
Jérôme d’Aradon, seigneur de Quimpilly, de Quélen et de Vieuxchâtel, gouverneur de Quimperlé et d’Hennebond, commandant la cavallerie legère en Bretagne, maréchal des camps et armées du roy, et capitaine de 50 hommes d’armes de ses ordonnances, par lettres du 6 avril 1598, fut admis dans l’ordre de Saint-Michel vers le règne d’Henry III, et on le trouve qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un acte du trente mars 1590 [(titres de messieurs de Botdéru de Kerdréo)]. Il obtint au mois d’avril 1598 des lettres de grace du roy Henry IV contre lequel il avoit pris les armes pour le party de la Ligue, et vivoir encor en 1607. [On ignore sa filiation. Ses armes de sable à sept macles d’argent posées 3, 3 et une.]
La date du 6 avril 1598 est manifestement erronée, Henri III étant mort assassiné en 1589.
Jérôme d’Aradon, frère de René qui précède, a laissé sur la période des guerres civiles, de 1589 à 1593 un journal dont un extrait seulement a été inséré par Dom Taillandier au supplément du Tome II de l’Histoire de Bretagne. Bien des appréciations différentes ont été portées sur son caractère. M. Bizeul, dans la Biographie Bretonne, et M. Anatole de Barthélémy, dans la préface de ses Documents sur la Ligue, ont protesté contre l’expression de fanatique qui lui avait été appliquée par plusieurs auteurs et spécialement par Dom Taillandier. Un mot d’Henri IV enfoui dans la collection des Documents inédits de l’Histoire de France contribue puissamment, selon nous, à disculper entièrement Jérôme d’Aradon de ce reproche. Il était ligueur ardent ; mais son attachement à l’Union n’allait pas jusqu’à lui faire oublier ses devoirs envers la patrie. S’il ne voulait pas d’un roi huguenot, il voulait encore moins d’une duchesse étrangère, ainsi que cela résulte du passage suivant d’une lettre écrite par Henri IV à M. de Beauvoir le 17 mars 1594, qui le vise évidemment, et que nous croyons peu connu :
« Le roy d’Espagne, se constituant juge de la cause de sa fille, l’a déclarée duchesse de Bretagne, y faisant à présent traicter les affaires soubs son nom par officiers espagnols, là où ils sont les maistres, jusques à avoir déparé le gouvemeur de Hennebond criminel de lèze-majesté envers elle, pour ce qu’il ne faict service, selon ce que de là il a esté escript au sieur de Saint-Luc... » Assiégé dans Hennebond, le 25 avril 1590, par le prince de Dombes, Jérôme d’Aradon avait été obligé de capituler, le 2 mai, « à cause de l’espouvante (des habitans), lesquels se vouloient en dépit de moy rendre, de quoy je crevoye de dépit et en pensé enrager. » Dès la fin d’octobre 1590, la ville était reprise par les Espagnols ; et le duc de Mercœur s’empressait de la rendre à d’Aradon, qui la garda jusqu’à la paix, et fut confirmé par Henri IV dans ce gouvernement.
Jérôme d’Aradon mourut sans enfants. Les auteurs généalogistes se taisent sur l’alliance contractée par lui. Un passage de son journal, où il nous apprend que M. du Cruguil avait épousé la sœur de sa femme, permet toutefois de fixer ce point, avec certaines chances de ne pas se tromper. Le seigneur du Cruguil, contemporain de Jérôme d’Aradon, était Claude de Lannion, chevalier de l’ordre du roi, qui prit part aux guerres de la Ligue, et épousa Renée de Quelen de Saint-Bihy. Nous sommes donc autorisé à conclure que Jérôme d’Aradon avait épousé une fille de cette maison, sœur de Madame de Lannion ; et la présence des seigneuries de Quelen et de Vieuxchastel dans l’énumération de ses terres vient ajouter une grande force à cette opinion.